TA 1675, Lebenslauf, S. 10
furent, à l’appel de Romulus, assaillies et enlevées par le Romains. Tout était représenté en action, les unes violemment contraintes, les autres résistant avec empressement, d’autres encore s’enfuyant à moitié, avec des affects si pleins de grâce que l’on a considéré, non sans raison, cette oeuvre comme la meilleure de ce maître.
[Marginalspalte: 7 Les Cinq Sens de Valentin.]Le septième était fait par un français, Valentin de Colombe [Coulommiers]. Il représentait les cinq sens assis autour d’une table sous la forme d’une aimable conversation. Certains mangeaient et buvaient, d’autres jouaient aux échecs, aux dames et aux cartes, d’autres encore contemplaient des pièces de monnaie, appréciaient l’odeur des fleurs, jouaient de la flûte, ou du luth ; d’autres enfin se battaient et se querellaient. Tout était peint de manière très remarquable. Mais ce tableau était plus loué pour la qualité de sa peinture et de son coloris que pour son invention et son dessin.
[Marginalspalte: 8 La Divine Providence d’Andrea Sacchi.]Andrea Sacchi exécuta le huitième tableau, et représenta la sagesse divine sur un trône entourée de beaucoup de jeunes femmes célestes figurant les vertus divines : on y a plus apprécié la profondeur d’esprit et le dessin de l’artiste que le coloris et la composition.
[Marginalspalte: 9 La Callisto découverte de Lanfranco]Dans le neuvième Giovanni Lanfranco représenta de manière particulièrement louable Diane et ses compagnes se baignant dans un ruisseau jaillissant d’un rocher ainsi que Callisto dévoilant sa grossesse en soulevant trop hardiment sa robe, et le malheureux Actéon puni et transformé en cerf pour avoir regardé Diane dénudée. Tout était représenté avec naturel, comme si la scène se déroulait devant les yeux.
[Marginalspalte: 10 La Diane du Dominiquin]Dominiquin, un bolonais, représentait dans le dixième tableau Diane la déesse de la forêt étalant diverses armes de chasse, des carquois, des flèches, des cors, des sandales et bandeaux qui devaient servir à récompenser les nymphes qui seraient les meilleures au tir aux oiseaux; un grand nombre d’entre elles s’appliquaient avec zèle à avoir l’avantage ; une partie d’entre elles revenaient de la chasse et déposaient leur gibier et volaille aux pieds de la déesse chasseresse ; les autres se rafraîchissaient à une source tranquille dans laquelle les chiens assoiffés étanchaient également leur soif. C’était une oeuvre remarquable pour son intelligence, sa profondeur d’esprit, le dessin et le coloris, et pour cette raison, elle est, sinon préférée aux autres, du moins leur rivale.
[Marginalspalte: 11 Une Peste de Nicolas Poussin : elle est payée 1000 couronnes.]Dans la onzième oeuvre, Nicolas Poussin, un français produisit quelque chose de neuf à partir de l’Ancien Testament : Dieu châtiant les hommes avec la peste et la plaie des rats, de sorte que beaucoup étaient morts, d’autres étendus épuisés ou malades, tandis que d’autres étaient ranimés et réconfortés ou relevés et guéris par des médecins. L’oeuvre était autant faite avec art que pleine d’expression, de sorte qu’ensuite, à Rome, elle fut évaluée, proposée et payée à 1.000 couronnes.
[Marginalspalte: 12 L’œuvre du Sieur Sandrart : la Mort de Sénèque]Cet étalage artistique de tableaux ou véritable apparat de procession peint se terminait par le tableau très loué
auf des Romulus zuruffen/ von den Römern überfallen und geraubet worden. Es ware alles gar actios gemacht/ jene in gewaltsamem Zwang/ diese in eifriger Gegenwehr/ eine andere in halber Flucht etc. mit so anmutigen Affecten/ daß es nicht ohne Ursach für das köstlichste Werk dieses Meisters erkannt worden.
[Marginalspalte: 7 Des Valentin Colombie, Ausbildung der fünf Sinnen.] Das Siebende war/ durch Valentin von Colombie, einen Franzosen/ gebildet/ und praesentirte die fünf Sinne/ in einem Zimmer bey der Tafel/ in form einer freundlichen Conversation: Etliche aßen und tranken/ andere spielten im Schach/ Damm und Karten/ wiederum andere besahen die Münzen/ genoßen den Geruch der Blumen/ pfiffen auf Flöten/ schlugen die Lauten: Letzlich waren auch etliche/ die sich mit einander schlugen und raufeten. Es war alles fürtrefflich gemahlet. Dieses Stuck wurde aber mehr wegen des Wolmahlens und Colorirens/ als wegen der Invention und Zeichnung/ gerühmet.
[Marginalspalte: 8 Des Andrea Sacchy, die Göttliche Providenz.] Das Achte/ brachte Andreas Sacchy, und war/ wie die Göttliche Fürsichtigkeit/ auf einem Majestätischen Stul/ zwischen vielen umstehenden himmlischen Frauenzimmer Göttlicher Tugenden gesessen: wobey die Tiefsinnigkeit und Zeichnung des Künstlers höher/ als das Colorit und Gemälde/ geachtet worden.
[Marginalspalte: 9 Des Cavalliers la Franc, Entblöste Calisto.] In dem Neunten/ stellte Gioanni la Franc sonders löblich vor/ wie Diana in einem Bächlein/ so aus den Felsen quillet/ mit ihren Gespielen badet/ auch Calisto, in übermäßiger aufhebung der Kleider/ schwanger befunden/ und der fürwitzige Actaeon, wegen anschauung der entblösten Diana, zur Straffe/ in einen Hirschen verstellet worden. Ware alles naturäl gebildet/ als ob es lebhaft vor augen stünde.
[Marginalspalte: 10 Des Domenichin, Schieß-spiel der Diana.]Domenichin, ein Bolognese, praesentirte zum Zehenden/ itztbesagte Waldgöttin Diana, wie sie verschiedenes Jagt-Gerähte/ als Köcher/ Pfeile/ Blashörner/ Schuhe und Bänder/ zum Preiß ihres angestellten Vogelschiessens/ den Nymphen/ die das bäste thun würden/ aufgesetzet: deren viele/ mit sonderem Eifer/ sich um den Vorzug befließen; theils kamen albereit von der Jagt/ und legten ihr Wildbrät und Geflügel zu der Ober-Jägermeisterin Diana Füßen; die übrige kühlten sich in einer stillstehenden frischen Quelle/ woraus auch die hitzige Windhunde ihren Durst lescheten. Ein Werk/ an Vernunft/ Nachsinnlichkeit/ Zeichnung und Colorit allerdings trefflich/ und darum allen vorigen/ wonicht vorzuziehen/ doch zur wette entgegen zu setzen.
[Marginalspalte: 11 Nicola Pousin, ein Pesthaus: wird mit 1000 Cronen bezahlt]Nicolaus Pousin, ein Franzos/ brachte zum Eilften etwas neues aus dem Alten Testament/ wie nämlich Gott die Leute mit der Pest und Mäuse Mänge gezüchtiget/ daß viele todt/ andere matt und krank/ darnieder lagen/ die übrigen aber gelabt und getröstet/ auch von den Medicis aufgericht und geheilet wurden. Ware nicht minder künstlich/ als affectuos: massen es nachgehends zu Rom für 1000 Cronen geschätzet/ angenommen und bezahlt worden.
[Marginalspalte: 12 Des Herrn von Sandrart Stuck/ wie Seneca zu sterben kommet.] Diesen künstlichen Bilder-Pracht/ oder gemahlten Processions-apparat, beschloße das hochgepriesene
de notre Sieur von Sandrart. Celui-ci représentait dans une scène nocturne la lamentable mort de Sénèque, l’ancien précepteur de Néron : sur ordre du tyran, un capitaine avec ses hommes de troupe lui a fait entailler les veines et, alors que, cet homme était vigoureux et sain, par hémorragie, ils l’ont fait mourir. Assis dans son bain à moitié dévêtu, pâle, mais plein de courage, ce très grand sage, essaie de consoler sa Pauline bouleversée et ses autres amis qui l’entouraient, pour qu’ils ne déplorent pas trop sa mort ; ses disciples, Philo et Demetrius prenaient note de ses dernières paroles sur une tablette. Un serviteur assistant à la scène, tenait un grand flambeau ou fanal allumé répandant une grande clarté et dont la lumière fait briller les gouttes de sang et éclaire autant le corps du vieux Sénèque que les gouttes de sang qui ont giclé sur les vêtements, cuirasses et armures de l’assistance, comme si c’était du vrai sang : le dessin, l’invention, la distribution, la disposition et le coloris étaient excellents et parfaits de sorte que tous ceux qui regardaient l’expression de Pauline, de Demetrius, de Philon et des autres étaient animés d’une compassion pleine de mélancolie en même temps que d’une aversion légitime et d’une haine à l’égard de l’ingrat Néron.
Grâce à cette oeuvre magistrale, il fut, dans tout Rome, si célèbre et tant loué que tous les amateurs d’art tinrent ces oeuvres [Marginalspalte: Le marquis Giustiniani appelle le Sieur Sandrart auprès de lui : il peint le portrait du Cavalier Raggio à cheval, grandeur nature : il est recommandé à Urbain VIII.]en haute estime. Parce qu’il le considérait comme un des artistes les plus remarquables, le marquis Vincenzo Giustiniani se décida alors aussi à l’héberger dans son palais, et lui offrit l’hospitalité jusqu’à son départ de Rome. Chez ce prince, il a peint entre autres, grandeur nature, le portrait du chevalier Raggio de Gènes, monté sur un cheval blanc très beau et de belle prestance qui plut tellement au cardinal du même nom qu’en présentant le tableau, il recommanda notre artiste au pape Urbain VIII ; par la suite il travailla beaucoup et à différentes reprises pour Sa Sainteté pour sa plus grande satisfaction et reçu de belles récompenses.
Un jour un certain cavalier étranger fut ému par la contemplation du portrait de ce cavalier, il alla voir le sieur von Sandrart, et le [Marginalspalte: L’exigence d’un chevalier pour un tableau amusant.]pria de bien vouloir faire son portrait dans les circonstances suivantes : à savoir en passant avec sa noble allure habituelle devant la maison d’une belle dame qui, après l’avoir vu de loin et s’être éloignée de la fenêtre, est pourtant à nouveau à la fenêtre et le remercie pour son compliment. Comme il voulait que tous ces épisodes soient représentés dans un seul portrait, le sieur von Sandrart l’envoya à son bon ami Bamboccio en disant que personne ne pourrait mieux que lui représenter au mieux d’après la vie.
Stuck unsers Herrn von Sandrart. Dieser hatte Lucii Annaei Senecae, Käys. Neronis gewesenen Lehrmeisters/ jämmerlichen Tod in einem Nachtstuck ausgebildet: wie nämlich/ auf Befehl des Wütrichs/ ein Hauptmann mit seinen Knechten/ dem Seneca die Adern eröffnen lassen/ und ihn also frisch und gesund/ durch entziehung des Geblüts/ dem Tod überlifert. Da saße nun dieser halbverbliechener ganz unerschrockener Weltweißer/ in einem zugerichteten Wasserbade/ halb nackend/ und seiner höchst-bestürzten Paulinae, auch andern umstehenden Befreundten/ tröstlich zusprechend/ daß sie seinen Hintritt nicht allzuviel betauren solten: welche seine Letz-Reden seine Discipel, Philo und Demetrius, in Schreibtaflen emsig einzeichneten. Hiebey stunde ein Zunftknecht/ mit einer hell-leuchtenden Fackel oder Windliecht: dessen Widerschein/ die sowol auf dem nackendenden alten Seneca, als auf die Kleider/ Harnisch und Waffen der Herumstehenden/ gespritzte Blutstropfen/ so eigentlich licht-schimmeren machte/ als ob es natürliches Blut gewesen wäre: die Zeichnung/ Invention, Austheilung/ Stellung und Colorit ware fürtrefflich und perfect, also daß jeder/ so dieser umstehenden Paulinae, Demetrii und Philonis, auch der anderen/ ihre Gebärden betrachtet/ gleich zu einem wehmütigen Mitleiden/ wie auch zu rechtmäßigem Widerwillen und Zorn gegen dem undankbaren Nero, bewegt wurde.
Durch dieses meisterhafte Werk/ ward Er gleich auf einmal/ in ganz Rom dermassen berühmet und belobet/ daß alle Kunstverständige seine Werke [Marginalspalte: Marchese Justiniano nennet Herrn von Sandrart zu sich: der mahlet daselbst das Contrafat des Cavalliers Raggio zu Pferd in Lebensgröße: wird dadurch P. Urbano VIII recommendirt.] hoch hielten. Es wurde auch hierdurch der Marchese, Vincenzo Justiniano bewogen/ ihn/ als einen der fürtrefflichsten Künstlere/ in seinen Palast aufzunehmen: der ihn auch/ bis zu seinem Abscheiden aus Rom/ bey sich behalten. Bey diesem Prinzen hat Er/ unter andern Contrafäten/ den Cavallier Raggio von Genoua, auf einem sehr schönen und hochtrabenden weißen Pferd/ in Lebensgröße gemahlt: welches dem Cardinal dieses Namens also beliebet/ daß er unsern Künstler dem Papst Urbano VIII, mit vorweisung dieses Stucks/ sonders recommendirt: wornach Er von Ihr. Heiligkeit viel und unterschiedliche mal/ zu höchstem Contento, gegen reichlicher belohnung/ gebraucht worden.
Einsmals wurde/ durch betrachtung dieses köstlichen Ritter-Bildes/ auch ein gewißer fremder Cavallier bewogen/ bey dem Herrn von Sandrart [Marginalspalte: Eines Cavalliers kurzweiliges Gemähl-zumuhten.] zu zusprechen/ und ihn zu bitten/ daß Er ihm sein Contrafät mit dieser Begebenheit machen wolte: Nämlich wie er/ in gewöhnlicher Grandezza, ganz sittsam bey einer Edlen schönen Dame Haus vorbey passiret/ die sich/ als sie ihn von ferne am Fenster erblickt/ zurucke gezogen/ doch also/ daß sie ihme/ nach seinem vorbey Gang/ wieder nachgesehen/ und auf sein wiederholtes höfliches Compliment gedankt. Weil er nun/ alle angeführte Ceremonien/ in das einige Contrafät gebracht haben wolte/ schickte ihn H. von Sandrart zu seinem guten Freund dem Bambotio, mit vermelden/ daß keiner bässer/ als dieser/ die Bestien nach dem Leben contrafeyen könne.
Übersetzung von Michèle-Caroline Heck
Originaltext