TA 1675, Lebenslauf, S. 20
quam decorat superûm, fronte virente,¶ chorus.
Haec pinxit nostri secli, Sandrartus Apelles,
ceu praesens tragicam viderit ipse ne-¶ cem.
[Marginalspalte: Il est appelé à Vienne : il peint les portraits de sa Majesté impériale l’empereur Ferdinand III, de l’impératrice impériale, du roi Ferdinand IV, de l’archiduc Léopold.]A cette époque il fut appelé à Vienne par Sa Majesté l’empereur romain Ferdinand III qui lui fit parvenir un sauf-conduit ; là il fit un portrait vivant de ce chef suprême du monde en habit impérial. Le portrait plut tant à sa Majesté qu’il dut aussi faire le portrait de même dimension de Sa Majesté l’impératrice, puis celui en pied de Ferdinand IV et celui de Léopold, alors archiduc sérénissime, maintenant notre empereur très gracieux. A cette occasion, le célèbre modeleur en cire, le Sieur Daniel Neuberger, fut autorisé à rester dans la pièce : il fit alors le portrait de Sa Majesté d’après la vie et se servit ensuite de ce portrait pour de nombreuses bonnes figures. Notre sieur von Sandrart acquit par là une grande renommée et reçut en plus d’une belle rémunération, une belle chaîne d’or et une médaille impériale ; son titre de noblesse ainsi que ses armoiries avec l’adjonction d’une couronne royale lui furent aussi confirmés et renouvelés.
Sa Majesté impériale était très expérimentée dans l’art de la peinture et ainsi très satisfaite de l’habileté de notre artiste : c’est pourquoi elle appréciait beaucoup sa compagnie, et s’entretenait souvent avec lui, et lui a témoigné de nombreuses marques de faveur ; elle a ainsi fait graver le portrait qu’il avait peint, sur cuivre en grand format, par le talentueux Stein ; elle lui a aussi écrit plusieurs fois de sa propre main, et lui a fait parvenir les idées de ses inventions (sa Majesté était aussi parfaitement expérimentée en poésie). Comme preuve de cela, nous citerons ici la copie d’une telle idée conçue par l’empereur comme un tableau et qui s’énonce ainsi :
[Marginalspalte: Une idée de la main de l’empereur.]Jupiter assis sur un aigle, sur la terre, tenant dans sa main gauche un rameau d’olivier et dans la droite son foudre, couronné de laurier : ainsi pourrait être mon portrait. Du ciel les deux impératrices défuntes en Junon et Cérès lui offrent l’une les richesses et l’autre la fécondité. La reine d’Espagne en Minerve présente les armes et l’art. Bellona, l’impératrice romaine régnante actuellement, jette les armes ses pieds. L’archiduc Leopold Guillaume en Mars lui soumet également les instruments de guerre ; le roi romain en Apollon, avec les instruments de musique. Mon jeune fils en Amour, vêtu, présentant le carquois et l’arc.
[Marginalspalte: Le portrait impérial ci-dessus entre dans la collection du prince électeur de Brandebourg.]Quand par la suite le sérénissime prince électeur de Brandenbourg séjourna à Prague chez sa Majesté et loua le portrait de Sandrart
quam decorat superûm, fronte virente,¶ chorus.
Haec pinxit nostri secli, Sandrartus Apelles,
ceu praesens tragicam viderit ipse ne-¶ cem.
[Marginalspalte: Er wird nach Wien beruffen: mahlet daselbst Ihr. Käys. Maj. Ferdinandi III, der Röm. Käyserin/ des Röm. Königs Ferdinandi IV und Erzh. Leopoldi Contrafäte.] Um selbige Zeit ward Er/ im Namen der Röm. Käys. Majest. Ferdinandi III, mit übersendung eines Passes/ nach Wien beruffen: alda Er dieses höchste Haupt der Welt/ in dero Käyserlichem Ornat, lebhaft abgemahlet. Diß Contrafät hat deroselben so wol gefallen/ daß Er/ in gleicher Größe/ Ihr. Maj. die Römische Käyserin/ nachmals auch den Römischen König Ferdinandum IV in ganzer Statur, und den damaligen Durchleuchtigsten ErzHerzogen Leopoldum, nunmehr Unseren Allergnädigsten Käyser/ contrafäten müßen. Bey dieser gelegenheit/ wurde H. Daniel Neuberger/ berühmter Wachsposirer/ mit in das Zimmer gelassen: der dann Ihr. Maj. gleichfalls nach dem Leben gebildet/ und hernach dieses Contrafät zu vielen seinen guten Bildern gebrauchet. Unser Herr von Sandrart erlangte hierdurch großen Ruhm/ und ward/ neben mildreicher remuneration, mit einer schönen güldenen Kette samt der Käyserlichen Medaglie beschenket/ auch Ihme der vorgehabte Adel und Wappen/ mit dem Zusatz einer Königlichen Kron/ bestätigt und erneuret.
Es ware ja allerhöchst-gedachte Käys. Maj. in der Mahlerey-Kunst vollkommen erfahren/ und daher mit unsers Künstlers Geschicklichkeit ganz vergnüget: daher Sie Ihn oft und gern bey sich gehabt/ Unterredung mit Ihm gepflogen/ und Ihn viel dero Gnadenzeichen verspürenlassen/ dero von Ihm verfärtigtes Contrafät/ durch den kunstreichen von Stein/ groß zu Kupfer bringen lassen/ auch öfters mit eigener Hand Ihm zugeschrieben/ und die Concepte von dero Erfindungen (wie sie dann in der Poesy perfect erfahren gewesen) übersendet. Zu bezeugung dessen/ wird allhier die Copey/ von einem dergleichen Käyserlichen Concept zum Gemälde/ vorgewiesen/ das dann also gelautet.
[Marginalspalte: Concept von Käyserlicher Hand.] Jupiter auf dem Adler sitzend/ auf der Erden/ in der Rechten einen Olivenzweig/ in der Linken sein fulmen haltend/ und mit Lorbeer gekrönet: so mein Contrafät seyn könte. Aus dem Himmel die zwey verstorbene Käyserinnen/ als Juno und Ceres Gemeint sind hier die Infantin Maria Anna als Juno und die Erzherzogin Maria Leopoldine als Ceres., die eine Reichtümer/ und die andere Fruchtbarkeit ihm offerirend. Die Königin aus Spanien/ als Minerva, die Streitrüstung und Kunst praesentirend. Bellona, die jetzt-regirende Römische Käyserin/ die Militarische Instrumenta ihm unter die Füße werfend. ErzHerzog Leopold Wilhelm/ in formâ Martis, auch die Instrumenta bellica untergebend. Der Römische König/ in formâ Apollinis, mit den Musicalischen Instrumenten. Mein kleiner Sohn/ in formâ Amoris, doch bekleidter/ den Köcher und Bogen anpraesentirend Vgl. die ähnliche, ebenso ausführliche Beschreibung in der Vita Van der Steens,TA 1675, II, Buch 3 (niederl. u. dt. Künstler), S. 362..
[Marginalspalte: Obiges Käyserliches Contrafät/ komt in die Chur-Brandenb. Kunstkammer.] Als bey Ihr. Maj. zu Prag/ nach der zeit/ S. Churf. Durchl. von Brandenburg sich befunden/ und obbesagtes in dero Cabinet ersehenes Sandrartisches
qui se trouvait dans son cabinet, Sa Majesté lui en fit cadeau ; il l’emporta alors à Berlin et l’a placé là dans sa résidence au meilleur endroit ; il s’y trouve encore et on peut l’y voir.
[Marginalspalte: Son retour à Stockau.]Après avoir pris congé de l’empereur, il quitta Vienne et se rendit à nouveau à Stockau où il peignit pour son Excellence le prince évêque d’Eichstätt, [Marginalspalte: Il peint le maître-autel de Ste. Walburge à Eichstätt.]le merveilleux tableau d’autel de Sainte Walburge, haut de trente pieds. Ce tableau représente son Excellence dans une galerie, vêtu des ornements épiscopaux et pontificaux, entouré des chanoines du chapitre de la cathédrale, regardant le ciel avec grand recueillement : il implore du secours pour tous les pauvres, les aveugles, les paralytiques, les malades et les infirmes qui se tiennent devant lui et gémissent d’épuisement. Un rayon de gloire descend du ciel sur le tombeau de sainte Walburge d’où suinte une huile considérée comme sainte et salutaire, et qui, afin de les guérir, est distribuée aux infirmes par des anges. Dans cette foule se trouvent des personnes de rangs élevé et bas, il n’y a pas que des chrétiens, mais également des turcs, des perses, des maures et d’autres étrangers, à cheval, à pied, portés et conduits, dont les positions différentes, les affects, les passions de l’âme sont rendus de manière si artiste, qu’on ne peut se lasser de regarder et d’admirer cette œuvre et qu’un livre entier pourrait être écrit à son propos. De nombreux princes et seigneurs furent ainsi attirés par ce tableau merveilleux, et visitèrent ce lieu qui devint par là très célèbre ; son Excellence le prince évêque récompensa notre artiste par une belle rémunération et d’autres cadeaux de valeur.
[Marginalspalte: D’autres œuvres. Les sept retables de Lambach,]Nous voulons maintenant évoquer ses autres oeuvres les plus remarquables dont il a orné divers lieux. Parmi elles, rayonnent particulièrement les sept retables qu’il a exécutés à la demande du très louable abbé Placidius pour l’église et le couvent de Lambach Voir Heck 2009(c), p. 85–95.. Il y a représenté des hommes d’église et des laïques, des personnes de basse condition et de haut rang, des usages anciens et modernes, des histoires et des poésies, des édifices et des paysages, le jour et la nuit, la lumière et l’obscurité, et il a ainsi établi avec cela une parfaite école de tout l’art de la peinture. Et alors que ce lieu était considéré comme isolé et était peu visité, maintenant aiment à passer par là non seulement les jeunes amateurs d’art, mais aussi les rois et les empereurs, les cardinaux, les archiducs, et d’autres personnes de rangs haut et bas pour voir ces oeuvres d’art qui méritent d’être décrites ici.
[Marginalspalte: Le 1er : l’Assomption de Notre Dame]Le premier et retable principal présente l’assomption de la Vierge : son visage plein de ferveur, plongé dans l’extase est tourné vers le haut et ne semble plus du tout être de ce monde ; tous ses mouvements et gestes montrent aussi sa joie intérieure et céleste. Elle est élevée dans une gloire par un groupe d’anges gracieux au son d’une symphonie céleste
Contrafät gepriesen/ haben Ihr. Maj. deroselben solches praesentiret: die es mit sich nach Berlin genommen/ und alda in dero Residenz am höchsten Ort aufgestellet/ da es auch noch zu finden und zu sehen ist.
[Marginalspalte: Seine Wiederkehr nach Stockau.] Von Wien/ auf allergnädigste Käyserliche Dimission, begabe Er sich wieder nach Stockau/ und mahlte daselbst/ unter andren/ für S. Hochfürstl. Gn. den H. Bischof zu Aichstett/ [Marginalspalte: Er mahlet das Altar-Stuck bey S. Walburg in Aichstett.] das herrliche Altar-Stuck zu S. Walburg/ in größe von 30 Schuhen. Diß Gemälde praesentiret S. Hochfürstl. Gn. auf einer Galleria im Bischoflichen Ornat und Pontifical stehend/ von allen dero und des HochStiffts Capitel-Herren umgeben/ und ganz andächtig gen Himmel sehend: als gleichsam flehentlich ansuchend um Hülfe für eine große Mänge armer/ blinder/ lahmer/ kranker und bresthafter Leute/ die vor ihme stehen und um Erledigung seufzen. Aus dem Himmel fället ein Strahl der Glori auf S. Walburgen Begräbnis: aus welchem das daselbst für heilig und heilsam gehaltene Oel schwitzet/ welches durch etliche Engel unter die Bresthaften/ zu ihrer Genesung/ ausgetheilet wird. In dieser Schaar sind hohe und niedere Personen/ und nicht allein von Christlichen Nationen/ sondern auch Türken/ Persianer/ Mohren und andere Ausländische/ theils zu Pferd/ theils herzu gehend/ theils getragen und geführet: derer aller unterschiedliche Stellungen/ Affecten und bewegliche passiones, so kunstreich ausgebildet/ daß man diß Werk nicht genug beschauen und bewundern kan/ auch ein ganzes Buch davon zu schreiben wäre. Daher viel Fürsten und Herren/ allein um dieses WunderStucks willen/ diesen Ort besuchet/ welcher hierdurch erst ruhmreich worden: und haben S. Hochfürstl. Gn. neben andren hohen Praesenten/ unsrem Künstler-Prinzen dafür wol remunerirt.
[Marginalspalte: Andere seine Kunst-Werke. Die 7 Altar-Blätter im Kloster Lambach/] Wir wollen nun auch anderer seiner vornehmsten Stucke/ mit denen Er so manchen Ort bezieret/ erwähnen. Unter denselben leuchten insonderheit/ die Sieben Altar-Blätter/ die Er/ auf erforderung des HochLobwürdigen Herrn Praelatens Placidi, in das Gotteshaus und Kloster Lambach verfärtiget: worinn Er/ alte und junge/ Geist- und Weltliche/ hohe und niedere Personen/ alter und neuer Welt-Arten/ Historien und Gedichte/ Gebäude und Landschaften/ Tag und Nacht/ Liecht und Dunkel/ vorgestellet/ und also eine vollkommene Schule der ganzen Mahlerey Kunst damit aufgerichtet. Und da vordessen dieser Ort für einsam geachtet und wenig besuchet worden/ so pflegen jetzo/ nicht allein die kunstliebende Jugend/ sondern auch Käyser/ Cardinäle/ ErzHerzogen/ auch andere hohe und niedere Stands-Personen/ ihren Weg dorthin zu wenden/ um diese Kunst-Arbeit zu besichtigen: die da wol verdienet/ daß sie dißorts etlicher massen beschrieben werde.
[Marginalspalte: als 1 Unser L. Frauen Himmelfahrt/] Der hohe und erste Altar/ praesentiret die Himmelfahrt Unsrer lieben Frauen: deren Angesicht/ ganz andächtig in die Höhe verzuckt/ und nicht mehr irdisch erscheinet/ auch alle actionen und Gebärden ihre innerliche himmlische Freude entdecken. Sie wird/ von einer holdseeligen Englischen
Übersetzung von Michèle-Caroline Heck
Originaltext