TA 1675, Lebenslauf, S. 7
de Titien, tous plus grands que nature, qu’Aegidius Sadeler a gravé sur cuivre. En plus de cette œuvre (sic), Titien a aussi représenté sur un tableau une fête magnifique, appelée Bacchanale, avec un grand nombre de bergers, de nymphes, de satyres et d’autres figures au milieu d’une clairière. Toutes les figures et tous les paysages y sont peints de manière si joyeuse, et avec tant de raison et de naturel, qu’ils ne pourraient rien y avoir de plus spirituel. Il y a d’autres pièces encore remplies et ornées d’œuvres exquises et rares, de divers artistes très célèbres
comme Paulo Veronèse, Giorgione, Pordenone, Tintoret, Guido Reni [Renn], Honthorst, Gentileschi, Rubens, Antonio van Dyck et bien d’autres.
A Londres, il faut voir aussi le palais du duc de Buckingham, entièrement construit alla moderna, destiné à l’habitation et à l’agrément, situé dans un grand jardin au bord de la Tamise, très plaisamment, richement et bien ordonné, plein d’objets rares et de beaux tableaux. Mais ces œuvres furent dispersées après les guerres menées par les Anglais, et furent pour la plupart achetées par sa Majesté Ferdinand III pour remplacer les œuvres saisies par le général Königsmark lors de la prise de Prague et emmenées en
Suède pour les appartements royaux nouvellement construits où l’on peut les voir maintenant. C’est donc là que nous renvoyons, sans plus de description, les amateurs avides qui pour leur plus grand plaisir tourneront leur zèle vers cet endroit, car il y a là tant d’œuvres remarquables qu’il est juste de dire que de même que notre empereur très bienveillant et maître Leopold Ier dépasse en qualité, magnificence et majesté tous les autres monarques de la terre, de même ce cabinet impérial dépasse les autres en contenu
Le terme Substanz est utilisé ici. et qualité.
Sinon il faut reconnaître qu’à leur grande gloire, tous les princes et grands seigneurs anglais sont de grands amateurs d’études vertueuses, surtout en ce qui concerne la peinture, et ils s’en délectent à tel point que, quand ils ont connaissance de quelque chose de valeur, ils envoient, y compris dans les contrées les plus lointaines, des personnes instruites auxquelles ils donnent de l’argent liquide pour en faire l’acquisition. Ils sont de plus très aimables au point de n’avoir jamais aucun scrupule à montrer leurs objets les plus précieux aux amateurs.
Cependant un chevalier anglais important se montra peu au courant des usages du marché de l’art. Il essaya de gagner la faveur du roi qui rentrait d’Italie en achetant à Venise, afin de l’offrir au roi, une excellente Marie Madeleine âgée, une des meilleures oeuvres de Titien, très convoitée depuis longtemps. Pour que le tableau arrive à temps, il prit conseil auprès de son intendant qui cependant ne comprenait rien à l’art, pour savoir comment l’envoyer par la poste. Ils tombèrent d’accord et firent faire une boîte carrée en fer blanc, y placèrent le tableau plié en quatre comme une serviette
vom Titian, alle in mehr als Lebens-Größe: welche Aegidius Sadler in Kupfer gebracht.
Neben diesem praesentirt alda/ eben dieser Titian, auf einer Tafel
ein herrliches Fest/ Bacchanalia genannt/ vieler Hirten/ Nymphen/ Satyren/ und anderer Bilder/ mitten in einem durchsichtigen Wald: darinn alle Bilder und Landschaften dermaßen freudig/ auch mit so großer Vernunft und Natürlichkeit/ gemahlet sind/ daß nichts geistreichers seyn möchte: Es sind auch sonst/ alle Zimmer daselbst/ mit dergleichen köstlichen und raren Stucken/ von unterschiedlichen Welt-gepriesenen Künstlern/
als Paulo Verones, Giorgon, Pordenon, Tintoret, Guido Renn, Hundhorst/ Gentilesco, Rubens, Antonio von Dick/ und mehr anderen/ erfüllet und ausgezieret.
Es ist auch in Londen wol zu sehen/ des Herzogs von Bukingham Palast/ ganz alla moderna gebauet/ ein Wohn- und Lusthaus an dem Strom der Temse/ mit einem großen Garten/ gelegen/ sehr zierlich/ reich und wol-ordinirt/ so mit rariteten und kunstreichen Gemälden erfüllet gewesen. Es sind aber solche/ nach den erfolgten Englischen Kriegen/ verstreuet/ und meist von Käyserl. Majest. Ferdinando dem Dritten/ glorwürdigsten Andenkens/ zu ersetzung derer/ auf Einnehmung der Stadt Prag/ vom General Königsmark nach
Sweden abgeführten/ in die neu-erbaute Käyserliche Zimmer/ erkauffet worden/ nun auch daselbst aufgerichtet zu sehen. Dahin weisen wir nun/ sonder fernere erzehlung/ die begierige Liebhabere/ welche ihren Fleiß/ an selbigem Ort/ zu ihrer höchsten Ergötzung amwenden werden: weil daselbst so fürtreffliche Stücke zu sehen/ daß man billig urtheilet/ daß gleichwie unser allergnädigster Käyser und Herr/ Leopoldus der Erste/ an Qualitäten/ Herrlichkeit/ und Majestät/ alle andere Monarchen der Welt übersteiget; also auch diese Ihr. Maj. Kunst-Zimmer andern an Substanz und Fürtrefflichkeit weit vorgehen.
Sonsten ist/ allen Fürsten und großen Herren in Engelland/ dieses mit Ruhm nachzusagen/ daß sie/ der tugendlichen Studien/ besonders der Mahler-Kunst/ große Liebhabere sind/ und damit sich solcher gestalt ergötzen/ daß/ wo sie etwas fürtreffliches wissen/ sie verständige Leute/ auch in die entlegneste Länder/ mit barem Geld abschicken/ um solche zu erkauffen. Hierbey sind sie auch so freundlich/ daß sie niemalen bedenken gehabt/ ihre rareste Stucke denen Kunstliebenden vorzuweisen.
Es hat aber auf solchen Kunst-Handel sich nicht wol verstanden/ ein fürnehmer Englischer Cavallier. Dieser suchte seines von der Italiänischen Reise zurücke-kommenden Königs Gnade zu erlangen/ und erkaufte zu Venedig
ein alte fürtreffliche und lang verlangte Maria Magdalena/ der allerbästen Arbeit vom Titian, dem König solche zu praesentiren. Solches nun zeitlich bey der stelle zu haben/ gienge er mit seinem Hofmeister/ der gleichfalls von der Kunst wenig Verstand hatte/ zu raht/ wie solches Bild auf der Post mit zu überbringen wäre? Sie wurden der Sache also einig/ und ließen eine blecherne viereckichte Büchs verfärtigen/ legten das Gemähl/ nach Manier eines Serviets
et le firent emporter à cheval. Mais parce qu’il était peint sur toile sur une préparation à la craie, il se fissura en divers endroits, et en l’ouvrant le Roi le trouva tout gâté et il lui parut affreux. Ainsi, au lieu de la faveur recherchée, le cavalier tomba en disgrâce et il se vit même interdire l’accès à la cour.
Mais pour en revenir à notre sieur von Sandrart que nous avons laissé à Francfort chez ses chers parents : celui-ci n’a pas négligé de montrer les fruits de son expérience de l’art dans un certain nombre de rares et beaux portraits, pour montrer qu’il n’a pas seulement changé d’horizon, mais qu’il a aussi modifié sa manière de penser. Mais ce noble esprit ne fut pas encore satisfait du savoir qu’il avait engrangé, mais, ayant en tête plus et plus encore, il entreprit de se tourner vers l’Italie et tout d’abord, en passant par Augsbourg et le Tyrol, de présenter ses hommages à Venise.
En chemin, il visita Augsbourg et les oeuvres d’art et les curiosités qui s’y trouvaient, en particulier la belle maison des Hopfer, qui appartenait alors au Sieur Ebert, et qui a été peinte à fresque de manière très intelligente par le célèbre Rottenhammer. Il a trouvé là, dans la Galerie ainsi que chez l’amateur H. Steininger, un grand nombre de tableaux de Titien, de Paul Véronèse, de Tintoret, du Bassan, de Polidor et d’autres encore.
Bien arrivé à Venise, il faut reçu de manière très polie et amicale par Johann Lyss, également appelé Pan, et Nicolas Régnier qui l’accompagnèrent dans les palais, les églises, les salles et les scuole partout où il y avait quelque chose de remarquable. Il passa de nombreux jours
à tout visiter et regarda tout d’un œil intelligent. Alors qu’on lui demandait quelle oeuvre il avait préféré, il indiqua le grand tableau de Titien,
celui où un meurtrier d’une main maintient à terre le saint apôtre et martyre Pierre, et de l’autre le blesse d’un coup d’épée, alors que celui-ci tourne son visage vers le ciel ouvert duquel descendent deux anges nus qui, consolateurs, lui tendent des palmes qu’ils tiennent dans les mains : le paysage avec son horizon bas qui met en valeur une grande forêt et de grands arbres est d’un merveilleux effet. Notre sieur von Sandrart
a tout de suite beaucoup aimé cette oeuvre et l’a considérée comme la meilleure et la plus accomplie de Titien, au point qu’il la copia avec un grand zèle et l’a toujours grandement estimée, comme on peut encore le voir dans son cabinet d’art.
A côté de cette oeuvre, celles de Paulo Veronèse lui plurent également beaucoup. Il en copia beaucoup, et dessina la plupart de celles de l’église Saint-Sébastien, en particulier celle
zusammen/ steckten es in die Büchse/ und nahmen es also mit zu Pferde. Weil aber dasselbe auf Tuch/ welches mit Kreide gegründet/ gemahlt ware/ zersprange es/ an unterschiedlichen Orten/ und kame also dem König/ im aufmachen/ ganz verderbt und häßlich vor augen. Also eroberte ermeldter Cavallier/ an statt der hiermit gesuchten Gnade/ des Königs große Ungnade: welcher ihme/ um dieser Einfalt willen/ gar den Zutritt bey Hof versaget.
Nun aber zu unserm Herr von Sandrart wieder zu kehren/ den wir zu Frankfurt bey seinen wehrten Eltern verlassen: so hat derselbe in diesem seinem Vatterland nicht unterlassen/ die Früchte seiner Kunst-Erfahrenheit/ in etlichen raren und schönen Contrafäten/ hervorzulegen/ und damit zu zeigen/ daß Er nicht/ wie andere/ nur bloß den Horizont, sondern auch das Gehirne/ verändert und verwechslet hatte. Es ware aber dieser Edle große Geist mit seiner eingeholten Wissenschaft noch nicht vergnüget/ sondern das plus-ultra und weiter-fort im sinne habend/ nahme Er Ihm vor/ über Augsburg und durch Tyrol/ sein Gesicht nach Italien zu wenden/ und zwar erstlich Venedig zu begrüßen.
Unterwegs zu Augsburg/ besichtigte Er die daselbst befindliche Kunst-rariteten: sonderlich die schöne
Hopferische Behausung/ welche der zeit Herrn Eberts zustehet/ und von dem berühmtesten Rothenhamer in fresco sehr vernünftig vermahlet worden. In der Gallerie daselbst/ gleichwie auch bey dem Kunstliebenden H. Steininger/ hat Er/ von Titian/ Paulo Verones, Tintoret, Bassan, Polidor und anderer/ fürtrefflichen Werken/ eine große Mänge beysammen gefunden.
Als Er zu Venedig glücklich angekommen/ ward er/ von Johann Lys/ sonsten Pan genannt/ auch von Nicolao Renier, gar höflich und freundlich empfangen: welche ihn überall hinführeten/ wo etwas fürtreffliches in Palatien/ Kirchen/ Säelen und Schulen zu sehen ware. Er verbrachte in solcher besuch- und besichtigung etliche viel Tage/ und
beschauete alles mit vernünftigen Augen: da Er/ befraget/ welches Stuck Ihme zum meisten beliebte? damit an tag gabe/ indem Er auf das große und hochgeschätzte Werk Titian gewiesen.
In diesem Stuck/ hält ein Mörder den H. Apostel und Märtyrer Petrum mit einer Hand zur Erde nieder/ und mit der andern verwundet er ihn sehr durch einen Schwerd-hieb: welcher hingegen mit erhobenem Angesicht gegen dem offenen Himmel sihet/ von dar zween nackende Engel/ mit Palmzweigen in den Händen/ sich zu ihme tröstlich herablassen: worbey/ in einer Landschaft/ der sehr niedrige Horizont, an einem großen Wald und hohen Baum/ seinen Effect trefflich wol darleget.
In dieses Stuck/ als das bäste und vollkommeneste von Titian, hat unser Herr von Sandrart sich gleich verliebet:
maßen Er es auch ämsig nach-copirt/ und allstäts in höchsten Ehren gehalten/ wie es dann in seinem Kunst-Cabinet noch zu sehen ist.
Nächst diesem/ gefielen ihme auch/ die Werke Pauli Verones, deren Er sehr viele nach gemacht/ und in der Kirchen bey S. Sebastian die meisten abgezeichnet: sonderlich das Kunststuck in dem
Übersetzung von Michèle-Caroline Heck
Originaltext