TA 1675, Lebenslauf, S. 24
en partie seulement de vêtement. Celles-ci ainsi que des anges ajoutent à cette oeuvre de la grâce et de la délicatesse par leur ornement céleste et leurs visages bienheureux, peints de la plus belle manière. Toutes ces figures portent de superbes et somptueux vêtements colorés de blanc, de jaune, de bleu, de pourpre, de rouge, et d’autres belles couleurs avec une ordonnance subtile et intelligente du coloris. Ainsi, à cause de son harmonie exquise et de son union, mais aussi à cause de sa merveilleuse invention, de son bon dessin et des expressions variées et excellentes des visages, des vêtements, des arrangements de cheveux, cette oeuvre doit être estimée et louée au plus haut point.
[Marginalspalte: Le grand retable dans l’église Saint Gaëtan de Munich.]Le travail qu’il exécuta ensuite encore à Augsbourg, est le grand retable de l’église Sainte Adélaïde et Saint Gaëtan à Munich, qu’à grands frais, le sérénissime prince électeur de Bavière fit construire, dans sa ville de résidence, pour les pères Théatins, par le célèbre architecte Augustino Barelli de Bologne, et sans aucun doute celle-ci est érigée en merveille de la nation allemande parce que tout est parvenu à la perfection. Ils ont certes réussi à se procurer, pour un prix très élevé, une oeuvre du célèbre Jacob Tintoret de Venise, qui représente une Déposition de croix dans laquelle beaucoup de belles figures, ainsi que différents figures d’ecclésiastiques sont portraiturés alla moderna, mais celles-ci ne donnent pas à l’oeuvre de bienséance, alors que pourtant, la figure la plus remarquable, à savoir le Christ livide la tête penchée est remarquablement bien peint, et lui donne sa valeur ; et ce tableau a été utilisé pour un autel latéral. Mais le grand tableau, une des plus belles oeuvres qui soient, a été commandé par le sérénissime prince électeur déjà mentionné à notre sieur von Sandrart qui l’exécuta et lui donna entière satisfaction : si bien qu’il fut exposé dans la salle impériale de la résidence du prince électeur et contemplé et loué par toute la famille princière ainsi que par toute la cour ; jamais aucun autre tableau n’a conquis autant d’honneur (comme le montre une petite brochure imprimée à cette occasion),l’application a aussi été récompensée par de riches honoraires et par de beaux présents, en plus de l’assurance de la faveur du prince électeur.
Ce tableau représente le lazaret ou lieu où l’on soigne la peste à Naples ; au premier plan apparaît un grand nombre d’hommes et de femmes malades de la peste ou infirmes, des jeunes et des vieux de tous rangs, malades, morts et vivants, les uns sur les autres qui tous crient ou implorent l’aide et le salut, avec une dévotion anxieuse en direction du portrait de Saint Gaétan, soulevé par des ecclésiastiques sur un autel dont les ornements sont dressés. De la partie supérieure, dans une joyeuse gloire céleste, saint Gaétan descend au milieu des anges, il tient d’une main un rameau d’olivier et de l’autre il montre la grâce divine. On voit ensuite
mit Leinwat bekleidet. Diese und die Engel vermehren dieses Werks Anmütig-und Lieblichkeit/ mit ihrer himlischen Zier/ auch schönst-gebildeten holdseeligen Angesichtern. Alle diese Bilder sind in herrlich und prächtigen Gewändern/ von weiß/ gelb/ blau/ purpur/ roht/ und mit andern schönen Farben/ ausgemahlet/ bey bescheidener und vernünftiger Zusammenordnung der Coloriten. Ist also dieses Werk/ wegen der fürtrefflichen Harmonie und Einstimmung/ nicht weniger auch wegen der herrlicher Invention, guter Zeichnung/ und fürtrefflichen variablen Gesicht-Bildungen/ Kleider und Haarbünde/ über-hoch zu schätzen und zu preisen.
[Marginalspalte: Das große Altar-Blat in S. Cajetani Kirche zu Mönchen.] Die nächste Kunst-Arbeit nach dieser/ so Er noch daselbst zu Augsburg verrichtet/ ist das große Altar-Blat in der Kirche S. Adelheit und S. Cajetani zu Mönchen: welche Ihr. Churf. Durchl. in Bayrn den Herren PP. Cajetanis durch den berühmten Architectum Augustino Barelli von Bologna, in dieser deroselben Residenz-Stadt/ mit großem Kosten aufführen lassen/ und zweifelsfrey zu einem Wunder-Werk Teutscher Nation/ wann alles zur Perfection gelanget/ aufstellen werden. Sie haben ja/ von dem berühmten Jacob Tintoret zu Venedig/ um hohen Preiß/ ein Altar-Blat zuwegen gebracht/ welches die Abnehmung Christi vom Creuz ausbildet: worinn viel schöne Figuren/ auch etlicher Geistlicher Herren Contrafäte alla moderna gekleidet/ die aber dem Werk keinen Wolstand geben/ zu sehen sind/ jedoch aber das fürnehmste Bild/ nämlich der verblichene Christus/ mit geneigtem Haupt/ trefflich wol ausgemahlet ist und den Preis erhält; und wird dieses Stuck zu einem Seiten-Altar gebrauchet. Aber das grosse Blat/ als eines der allerfürnehmsten Stucke/ haben hochgedachte Ihr. Churf. Durchl. unsrem Herrn von Sandrart zu mahlen aufgetragen/ welches Er auch zu deroselben und männigliches Contento verfärtigt: massen es/ in dem Käyserlichen Saal der Churfürstl. Residenz aufgestellet/ von der ganzen Churfürstl. Familie, auch dem HofStaat/ beschauet und belobet/ auch niemals daselbst einigem Kunst-Stuck so große Ehre/ wie diesem/ (besag eines daselbst hierüber gedruckten Tractätleins) angethan/ wie dann nicht minder sein angewandter Fleiß mit reichen honorarien und schönen Praesenten/ neben Versicherung Churfürstlicher Gnade/ belohnet worden.
Es ist aber dieses Altar-Blat/ in Form des Lazareths oder Pesthauses zu Neapoli, gebildet: und erscheinet zu vorderst/ eine große Anzahl inficirter und bresthafter Manns-und WeibsPersonen/ Junge und Alte/ allerley Standes/ Krancke/ Todte und Lebendige durcheinander: welche alle/ mit ängstiger Andacht/ gegen dem Bildnis S. Cajetani, welches von einem zierlich-zugerichteten Altar durch etliche Geistliche aufgehoben wird/ üm Hülfe und Erledigung schreyen und stehen. Von oben kommet S. Cajetanus, in einer freudigen himlischen Glori, zwischen vielen Engeln herab/ in der einen Hand einen grünen Oelzweig tragend/ und mit der andern sie zu der Göttlichen Gnade weisend. Alsdann siehet man
plus loin les anges exterminateurs rengainer l’épée de sang et de feu du courroux divin, arrêter la foudre du feu pestilentiel, nettoyer l’air infesté par l’épidémie empoisonnée, chasser les vipères venimeuses, les serpents et les crapauds, et arracher la faux des mains du squelette exterminateur. Il faut remarquer entre autres, un vieil homme couché par terre que la mort a déjà étreint, et qui regarde pitoyablement le médecin qui, d’une main lui tâte le pouls, tandis qu’un chirurgien enlève de son pied le pansement qui recouvre la plaie pestilentielle et qu’un autre médecin lui prédisant la mort en regardant son urine, montre au patient les remèdes divins. De l’autre côté, une mère mourante est étendue avec ses deux enfants, alors que l’un est déjà livide, le petit qui est encore en bonne santé, se penche du berceau vers le sein de sa mère et boit le lait empoisonné, tandis que le père, plein de pitié se protège en se couvrant la bouche et le nez, et de l’autre main écarte l’enfant de la poitrine empoisonnée. L’ensemble de l’oeuvre qui contient soixante grandes figures ou davantage est remplie d’affects profonds et émouvants, et est inventée, dessinée et colorée de la meilleure manière. On reconnaît dans les formes et les mouvements de chaque figure son désir profond et son être, ceux qui sont proches de la mort, ou qui espèrent la guérison ou qui guérissent, ceux qui sont confiants ou angoissés, et ainsi de suite. Les anges aussi montrent un grand zèle et une grande obéissance dans leur fonction ; et plus que tout, Saint Gaétan le visage plein de bonheur et illuminé de fait transparaître un être très céleste.
[Marginalspalte: Sa femme meurt :]Lorsqu’en 1672, l’épouse de notre sieur von Sandrart meurt après une longue indisposition, par un arrêt de la providence, il s’unit solennellement l’année suivante à la [Marginalspalte: il se remarie à Nuremberg] jeune Esther Barbara, fille issue du mariage de M. Wilhelm Blomert, du Grand Conseil de Nuremberg et de Anna Elisabeth , née Salmuthin. Le mariage fut célébré le 5 novembre ; et comme par ce mariage, de vieux et chers amis [Marginalspalte: et s’installe dans cette ville.]devinrent de plus proches parents, il prit la résolution de déménager d’Augsbourg à Nuremberg l’an 1674.
Ainsi cette ville du Saint Empire Romain, de renommée mondiale qui fut de tout temps une mère, un refuge et une nourrice pour les esprits distingués et les amateurs d’art, renferme désormais aussi dans son sein cet homme qui fut aimé, honoré et entouré d’ecclésiastiques et de laïcs, de très hauts potentats, de princes et de princes électeurs, de prélats, de comtes et de seigneurs. L’Académie des Beaux-Arts de cette ville possède maintenant en lui un excellent directeur, et apprend de ses discours ce que d’autres doivent aller chercher au loin par terre et par mer : ce fut son louable but avec l’édition, dans cette même ville, de sa haute école des arts, mentionnée plus haut. Que Dieu veuille rajeunir l’âge de ce noble aigle de l’art, et, en volant sur ses ailes, faire s’élever les arts encore plus haut dans le voisinage des étoiles.
ferner die Würg-Engel das blutige und flammende Schwerd des Zorns Gottes einstecken/ die feurige Donnerkeile der Pestilenz aufhalten/ die mit der giftigen Seuche inficirte Luft reinigen/ die Gift-speyende Ottern/ Schlangen und Krotten vertreiben/ und dem dürrbeinichten Menschen-Mörder die Sense aus der Hand reissen. Es ist hierbey/ unter andern/ preislich zu sehen/ ein darniederligender alter Mann/ den der Tod schon in die Arme gefasset/ welcher den Arzt oder Medicum erbärmlich ansihet/ der ihme mit der Hand nach dem Puls fühlet/ inzwischen ihm ein Chirurgus am Fuß das Pflaster von der Pest-Wunden abnimmet/ und ein anderer Medicus, ihme aus dem Harm den Tod verkundigend/ den Patienten zu den himlischen Mitteln weiset. Zur andern Seite/ liget eine Mutter/ mit zweyen Kindern in den lezten Zügen/ da das eine neben ihr schon verbleichet/ das kleine aber/ noch gesund/ aus der Wiege zu der Mutter Brust sich neiget/ und die gifftige Milch in sich sauget: worbey der mitleidige Vatter/ vor dem gifftigen Lufft/ seinen Mund und Nase bedecket/ und mit der andern Hand das Kind von der vergifften MutterBrust abwendet. Das ganze Werk/ darinn 60 oder mehr grosse Figuren/ ist mit tiefsinnigen beweglichen affecten erfüllet/ auch auf das bäste inventirt/ gezeichnet und coloriret. Man erkennet/ in den Gestalten und actionen aller Bilder/ ihr innerliches Anligen und Wesen/ welche sterbkrank sind/ oder noch genesung hoffen/ oder gesund werden/ welche getrost oder erschrocken/ und dergleichen. Auch die Engel zeigen sonderbaren Gehorsam-Eifer in ihren Verrichtungen/ und über alles ist S. Cajetani erfreuliches und erleuchtetes Angesicht/ so ein recht himlisches Wesen von sich scheinen lässen.
[Marginalspalte: Seiner Ehe-Liebstin Absterben:] Als A. 1672 unsrem Herrn von Sandrart ob-wolernennte seine Ehe-Liebste/ nach langwüriger Unpäßlichkeit/ seel. Todes verfahren/ hat Er im folgenden Jahr/ durch Göttliche Schickung/ mit der Edlen/ Viel Ehren-Tugendreichen [Marginalspalte: deren Stelle er in Nürnberg wieder ersetzet/] Jungfr. Esther Barbara/ Herrn Wilhelm Blommarts des Größern Rahts in Nürnberg mit Fr. Anna Elisabeth/ gebohrnen Salmuthin seel. erzeugten Jungf. Tochter/ sich in das zweyte Gelübde eingelassen/ und solches den 5 Novembr. daselbst hochzeitlich vollzogen. Und weil/ durch diese Mariage, Ihm viel alte wehrte liebe Befreundte näher verwandt worden/ als hat [Marginalspalte: und sich dahin häuslich verwandlet.] Er derentwegen die resolution gefasset/ und A. 1674 von Augsburg nach Nürnberg mit seinem Hauswesen sich verwandlet.
Gleichwie nun/ diese Welt-berühmte des H. Röm. Reichs Stadt/ jederzeit eine Mutter/ Herberge und Nehrerin der Edlen Geister und Kunstliebenden gewesen/ also hat Sie nun auch diesen großen Mann in ihrem Schosse/ welchen Geist und Weltliche höchste und hohe Potentaten/ Chur- und Fürsten/ Prälaten/ Grafen und Herren/ geliebet/ geehret und geheget. Die Academie der Kunstliebenden daselbst Für einen ausführlichen Kommentar zum Komplex der Nürnberger Kunstakademie siehe den Eintrag im Ortsindex: Nürnberg, Kunstakademie./ hat nun auch an Ihme einen fürtrefflichen Vorsteher/ und lernet aus seinen Discursen/ was andere weit über Land und Wasser holen müßen: dahin Er auch/ mit ob-belobter seiner daselbst in Druck gegebenen HohenSchul der Künste/ löblich abgesehen. Gott wolle/ diesen Edlen Kunst-Adler in seinem hohen Alter verjüngen/ und/ auf seinen Fittichen/ die Künste noch ferner an die Nachbarschaft der Sternen sich empor schwingen machen.
Übersetzung von Michèle-Caroline Heck
Originaltext