TA 1675, II, Buch 3 (niederl. u. dt. Künstler), S. 290
die schöne Creuztragung in der Kälbergaßen zu [Marginalspalte: Seine Werke.] Amsterdam/ bey dem Kunstliebenden Herrn Johann de Bruyn/ ausweiset/ neben einer Bauren-Kirchweyh/ worinnen er unterschiedliche Pferde/ Wägen/ Häuser/ Bäume/ Gewehr/ und andere Artigkeiten angebracht. Mehr ist zu Frankfurt von seiner Hand die Historie/ wie Christus den Blinden am Weg sehend macht Neben diesem habe Vinckeboon auch eine »Bauernhochzeit« gemalt, die nach Frankfurt gebracht wurde, »voor den Heeren Caymocx« (vermutlich die Verleger Hubert und Balthasar Caymocx). Van Mander erwähnt außerdem noch zwei Werke, die Vinckeboons 1604 für Gillis van Coninxloo anfertigte: eine »Predigt Christi« sowie eine »Bauernhochzeit« (vgl. Mander, Schilderboek, Het leven van David Vinckeboons, Schilder van Mecchelen, überprüft anhand der Ausgabe von 1604, vgl. Online-Ausgabe DBNL, fol. 299v [Accessed: 2011-11-16. Archived by WebCite® at http://www.webcitation.org/63EdVT3fH])./ und andere fast
die schöne Creuztragung in der Kälbergaßen zu [Marginalspalte: Seine Werke.] Amsterdam/ bey dem Kunstliebenden Herrn Johann de Bruyn/ ausweiset/ neben einer Bauren-Kirchweyh/ worinnen er unterschiedliche Pferde/ Wägen/ Häuser/ Bäume/ Gewehr/ und andere Artigkeiten angebracht. Mehr ist zu Frankfurt von seiner Hand die Historie/ wie Christus den Blinden am Weg sehend macht Neben diesem habe Vinckeboon auch eine »Bauernhochzeit« gemalt, die nach Frankfurt gebracht wurde, »voor den Heeren Caymocx« (vermutlich die Verleger Hubert und Balthasar Caymocx). Van Mander erwähnt außerdem noch zwei Werke, die Vinckeboons 1604 für Gillis van Coninxloo anfertigte: eine »Predigt Christi« sowie eine »Bauernhochzeit« (vgl. Mander, Schilderboek, Het leven van David Vinckeboons, Schilder van Mecchelen, überprüft anhand der Ausgabe von 1604, vgl. Online-Ausgabe DBNL, fol. 299v [Accessed: 2011-11-16. Archived by WebCite® at http://www.webcitation.org/63EdVT3fH])./ und andere fast
unzahlbare Landschaften/ dern sehr viel durch Nicola de Breun in Kupfer gebracht worden/ damit er dieses Meisters Kunst verewigen möchte/ und zwar ware deßen Geist (der ihme neben der Mahlerey/ auch das Kupferstechen und Glasmahlen/ ohne fernere Handleitung/ angegeben) eines solchen unsterblichen Lobs auch wol würdig.
unzahlbare Landschaften/ dern sehr viel durch Nicola de Breun in Kupfer gebracht worden/ damit er dieses Meisters Kunst verewigen möchte/ und zwar ware deßen Geist (der ihme neben der Mahlerey/ auch das Kupferstechen und Glasmahlen/ ohne fernere Handleitung/ angegeben) eines solchen unsterblichen Lobs auch wol würdig.
PIERRE PAUL RUBENS ET ENCORE TROIS AUTRES PEINTRES.
Anvers est plus favorable que Rome pour la formation des peintres. CXXVI. Pierre Paul Rubens, peintre d’Anvers : Ses maîtres : Arrive au service de l’archiduc Albert : De là jusqu’à Rome : Ses œuvres à Rome : Revient en Flandre, et là même jouit d’un grand prestige : Ses œuvres : Rend visite aux artistes en Hollande : Son jugement sur la peinture hollandaise : Sa façon d’enseigner à ses élèves : Son ingéniosité à devenir riche : Abraham Janssens envie sa chance : Arrive en tant qu’envoyé royal en Angleterre, et se trouve dans l’embarras à cause d’une connaissance approfondie des affaires d’État : Accumule un grand trésor d’œuvres d’art : Ses œuvres en Allemagne du Sud : Ses funérailles. CXXVII. Philippe Uffenbach, peintre de Francfort : Son travail. CXXVIII. Adam Elsheimer, peintre de Francfort : Va à Rome : S’adonne aux petits formats, et peint Le voyage du jeune Tobie : Une Latone, et d’autres de ses œuvres : Ses nuits : Son œuvre à Francfort, le Désir : La fuite du Christ en Égypte : Distinction entre l’art de la gravure et l’art de peindre : Sa profondeur d’esprit, et son mode de vie. CXXIX. Jacob Ernst Thoman, de Hagelstein : Est un délicieux peintre de paysage : Devient commissaire En latin dans le texte, Commissarius. de la guerre et surintendant des vivres au service du roi.
Antorf ist glückseliger dann Rom/ in Aufziehung der Mahlere. CXXVI. Peter Paul Rubens/ Mahler von Antorf: Sein Lehrmeister: Komt zu Erz-Herzog Alberto in Dienst: Von dar nach Rom: Seine Werke zu Rom: Komt wieder zuruck in Niderland/ und daselbst in großes Ansehen: Seine Werke: Besucht die Künstlere in Holland: Sein Urtheil über die Holländische Mahlere: Seine Art/ die Discipel zu unterrichten: Seine Erfindung reich zu werden: Abraham Janson neidet sein Glück an: Komt als ein Königlicher Gesandter in Engelland/ und wegen vertraute Staats Geschäfte in Ungelegenheit: Samlet einen großen Schatz von Kunststucken: Seine Werke in Ober-Teutschland: Seine Leichbegängniß. C X X V I I. Philipp Uffenbach/ Mahler von Frankfurt: Seine Arbeit. C X X V I I I. Adam Elzheimer/ Mahler von Frankfurt: Komt nach Rom: Begibt sich auf die kleine Werke/ und mahlet die Reis des jungen Tobias: Eine Latona/ und andere seine Werke: Seine Nacht-Stücke: Sein Werk zu Frankfurt/ die Vergnügung: Die Flucht Christi in Egypten: Unterscheid der Kupferstecher-und Mahl-Kunst: Seine Tiefsinnigkeit/ und Lebenswandel. CXXIX. Jacob Ernst Thoman/ von Hagelstein: Ist ein köstlicher Landschaft Mahler: wird Käyserlicher Kriegs Commissarius und Proviant-Meister.
[Marginalspalte: Anvers est plus favorable que Rome pour la formation des peintres. Pour ouvrir ce chapitre, Sandrart compare la ville d’Anvers à la ville de Rome. Il affirme qu’Anvers est plus remarquable que Rome pour la formation artistique, car les artistes qui y naissent y excellent également, tandis que les artistes excellant à Rome ne sont pas, pour la plupart, des Romains. Cela justifie le regroupement d’artistes fait dans ce chapitre de la Teutsche Academie : la Vie de Rubens, qui commence sa formation artistique à Anvers et s’y installe ensuite, et la Vie de Elsheimer, un Allemand installé à Rome, précédée de la biographie de son maître et suivie de celle d’un de ses compagnons à Rome. De plus, ces deux grands artistes se connaissaient, ils s’étaient rencontrés à Rome dès 1601 (sur leurs relations, voir Klessmann 2006).]Il est mondialement connu que, déjà depuis cent ans et plus, Anvers, la célèbre ville flamande avant toute autre dans le monde a eu gloire, louange et renommée dans l’éducation et la formation d’esprits riches et avisés dans le noble art de peindre, de sorte que même Rome ne put s’opposer à elle, car presque toutes les œuvres peintes là et dignes d’éloge étaient étrangères et étaient soit d’Urbino, de Florence, de Venise ou en grande partie de Bologne. De sorte qu’Anvers peut de ce fait, facilement se faire remarquer et s’estimer bienheureuse avant d’autres.
[Marginalspalte: CXXVI. Pierre Paul Rubens, peintre d’Anvers. Dans cette longue Vie, Sandrart n’insère volontairement qu’un petit nombre d’exemples d’œuvres mais cela suffit à montrer, d’une part que l’artiste savait traiter tous types de sujets, d’autre part la portée européenne de sa réputation. Sandrart fait état du commerce des œuvres de l’artiste dans toute l’Europe mais il prend le parti de souligner davantage son rôle et son influence dans les pays septentrionaux, en énumérant par exemple en fin de biographie les tableaux du maître qu’il avait pu voir en Allemagne et dont il avait alors une connaissance poussée. Aussi, de manière inédite par rapport aux autres biographes de l’époque, Sandrart relate des faits qui le rapprochent de Rubens, comme la rencontre dans l’atelier de Honthorst. Ce passage précède la description du voyage en Hollande. Ceci concoure à donner une place privilégiée à Sandrart auprès de Rubens : devenant compagnon de route, presque un ami, il tiendra pour exemple, toute sa vie, ce modèle de comportement et de vertu. Sans jamais émettre le moindre reproche, Sandrart élève Rubens au rang de l’artiste idéal (sur l’image de Rubens, voir Heck 2005). Sandrart répète son admiration envers la pratique picturale de Rubens : cette Vie fait ainsi écho à sa propre théorie de la peinture (sur la relation entre théories et biographies dans la TA, voir Heck 2006 ; sur la peinture de Rubens, voir encore Heck 2005).]Ainsi parmi d’autres [artistes] qui sont nés dans cette ville il y a aussi Pierre Paul Rubens, l’artiste excellent, né là de parents distingués en l’an 1577 le 28 Juin En latin dans le texte, Junii.. Après avoir été éduqué à tous les exercices Sandrart utilise la base latine, Exercitien. nécessaires à la jeunesse, il montra bientôt dans les études Sandrart utilise la base latine, Studien. une exceptionnelle ingéniosité En latin dans le texte, Ingenium., de l’esprit et de la raison, de sorte que ses maîtres l’ont estimé apte à devenir avocat En latin dans le texte, Advocatur. à l’avenir, à la grande joie de ses parents. Mais parce
[Marginalspalte: Antorf ist glückseeliger dann Rom/ in Aufziehung der Mahlere. Pour ouvrir ce chapitre, Sandrart compare la ville d’Anvers à la ville de Rome. Il affirme qu’Anvers est plus remarquable que Rome pour la formation artistique, car les artistes qui y naissent y excellent également, tandis que les artistes excellant à Rome ne sont pas, pour la plupart, des Romains. Cela justifie le regroupement d’artistes fait dans ce chapitre de la Teutsche Academie : la Vie de Rubens, qui commence sa formation artistique à Anvers et s’y installe ensuite, et la Vie de Elsheimer, un Allemand installé à Rome, précédée de la biographie de son maître et suivie de celle d’un de ses compagnons à Rome. De plus, ces deux grands artistes se connaissaient, ils s’étaient rencontrés à Rome dès 1601 (sur leurs relations, voir Klessmann 2006).]ES ist Welt-kündig/ daß schon von hundert Jahren her/ und darüber/ die berühmte Niderländische Stadt Antorf/ vor allen andern der Welt/ in Erziehung und Herfürbringung der Kunst-reichen Geister/ in der Edlen Mahl-Kunst der Ruhm/ Lob und Preiß gehabt/ daß sich auch Rom selbst ihr nicht dörfen entgegen setzen/ weil fast alle/ die daselbst gemahlt und Lob-würdige Werk hinterlaßen/ fremd/ und entweder von Urbino/ Florenz/ Venedig/ oder meistentheils von Bolognen waren. Also daß Antorf sich dißfals billich herfür thun/ und vor andere glückselig schätzen kan.
[Marginalspalte: CXXVI. Peter Paul Rubens/ Mahler von Antorf Dans cette longue Vie, Sandrart n’insère volontairement qu’un petit nombre d’exemples d’œuvres mais cela suffit à montrer, d’une part que l’artiste savait traiter tous types de sujets, d’autre part la portée européenne de sa réputation. Sandrart fait état du commerce des œuvres de l’artiste dans toute l’Europe mais il prend le parti de souligner davantage son rôle et son influence dans les pays septentrionaux, en énumérant par exemple en fin de biographie les tableaux du maître qu’il avait pu voir en Allemagne et dont il avait alors une connaissance poussée. Aussi, de manière inédite par rapport aux autres biographes de l’époque, Sandrart relate des faits qui le rapprochent de Rubens, comme la rencontre dans l’atelier de Honthorst. Ce passage précède la description du voyage en Hollande. Ceci concoure à donner une place privilégiée à Sandrart auprès de Rubens : devenant compagnon de route, presque un ami, il tiendra pour exemple, toute sa vie, ce modèle de comportement et de vertu. Sans jamais émettre le moindre reproche, Sandrart élève Rubens au rang de l’artiste idéal (sur l’image de Rubens, voir Heck 2005). Sandrart répète son admiration envers la pratique picturale de Rubens : cette Vie fait ainsi écho à sa propre théorie de la peinture (sur la relation entre théories et biographies dans la TA, voir Heck 2006 ; sur la peinture de Rubens, voir encore Heck 2005).]UNter andern nun der aus ihr entsproßenen/ ist auch Peter Paul Rubens/ der fürtreffliche Künstler/ so alda Anno 1577. den 28. Junii, von fürnehmen Eltern gebohren worden. Nachdem er dann zu allen der Jugend nöthigen Exercitien angehalten worden/ ließ er in den Studien alsobald ein sonderbares Ingenium, Witz und Verstand verspüren/ also daß seine Lehrmeister ihn zu einer Advocatur auf künftige Zeit tauglich geschätzet/ nicht ohne große Freude seiner Eltern; weil aber
qu’en lui brûlait continuellement un désir pour le noble art de peindre, qu’il manifesta au moyen de magnifiques dessins, il a de cette manière décidé ses parents [Marginalspalte: Ses maîtres.] à le faire étudier chez Tobias Ver Hoch, à l’époque célèbre artiste de la ville déjà citée ; après ce premier début [ils l’ont] placé aussi chez Octavio von Veen, là il s’est rendu rapidement célèbre dans les premières années, de sorte que de différentes manières, on s’étonna de son bel esprit parce qu’il a saisi avec rapidité toutes les règles nécessaires et transporté si loin sa bonne réputation grâce à son esprit exceptionnel [Marginalspalte: Arrive au service de l’archiduc Albert.] qu’il fut nommé au service de l’archiduc Albert d’Autriche, à l’époque le plus miséricordieux prince du pays, et qu’il fit pour lui des œuvres variées et riches d’esprit, et qu’il fut aussi après, envoyé chez le duc de Mantoue en Italie pour voir là dans le palais de celui-ci les plus excellents tableaux et statues (au même moment en Europe on ne pouvait pas en rencontrer de tels) et pour se perfectionner Sandrart utilise la base latine, perfectioniren. auprès d'eux, ensuite il en a parfaitement fait profit et orienté toutes ses études Sandrart utilise la base latine, Studien. d’après eux, mais particulièrement d’après la manière vénitienne qu’il aimait le plus.
Là-dessus il est aussi allé à Rome, et
benebens in ihme immerzu eine Begierde zu der edlen Mahlkunst glimmete/ vermittelst welcher er unterschiedliche herrliche Zeichnungen zuwegen gebracht/ hat er durch solches seine Eltern dahin bewogen/ [Marginalspalte: Seine Lehrmeistere.] daß sie ihn dieselbe zu erlernen/ bey Tobias Ver Hoch/ damals ermeldter Stadt berühmten Künstler/ aufgedinget/ nach diesem ersten Anfang auch zu Octavio von Veen gethan/ da er sich alsbald in den ersten Jahren dergestalt berühmt gemacht/ daß männiglich sich seines schönen Geists verwundert/ weil er mit Geschwindigkeit alle nöhtige Reglen ergriffen/ und vermittelst seines überflüßigen [Marginalspalte: Komt zu Erz-Herzog Alberto in Dienste.] Geists seinen guten Ruff so weit befördert/ daß ihn Erz-Herzog Albertus aus Oesterreich/ damalen allergnädigster Lands-Fürst/ in Dienst genommen/ und für sich mannigfältige Geist-reiche Werke machen laßen/ auch hernach zu dem Herzogen von Mantua in Italien gesandt/ um alda in deßelben Pallast die allerfürtrefflichste Gemälde und Statuen (dergleichen in Europa selbiger Zeiten nicht anzutreffen) zu sehen/ und nach selbigen sich zu perfectioniren/ wie er dann solche auch sich trefflich zu Nutzen gemacht/ und alle seine Studien darnach gerichtet/ sonderlich aber nach der Venediger Manier/ so ihme am meisten beliebt.
Hierauf hat er sich nach Rom gemacht/ und
Übersetzung von Anaïs Carvalho
Originaltext