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TA 1675, Lebenslauf, S. 23

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cette œuvre fut couronnée par Francisco de Licht, Barlaeus et d’autres poètes remarquables par une magnifique louange comme le montre l’épigramme de ce dernier :

Dum subit illius tristissima noctis imago,
Christo supremum tempus in orbe Deo:
Mens fugit, & ratio, propriâ statione relictà.
denegat assensum sensibus ipsa suis;
Ni pellat tenebras mirâ Sandrartius arte,
& probet in tenebris umbra venusta diem.
Sic subit illius laetissima noctis imago,
quando umbras abigis corpore, Christe, tuas.

[Marginalia: L’enfant Jésus au temple parmi les docteurs.]Il exécuta encore une œuvre pour elle, l’enfant Jésus, âgé de douze ans, assis parmi les docteurs au temple : il y a représenté beaucoup d’étranges costumes et visages de Juifs et les Pharisiens avec des attitudes singulières. Tous les amateurs d’art avisés ont considéré que chaque partie avait été peinte par une main différente, mais que l’ensemble semblait exécuté par la nature même, parce que en tout il y avait des différences notables et que rien ne ressemblait au reste.

[Marginalia: A Waldhausen en Haute Autriche, la Descente du Saint Esprit.]Ensuite il a peint, sur un grand retable, pour le couvent de Waldhausen en Haute-Autriche, la Descente du Saint Esprit avec un grand nombre de figures magnifiques représentées de manière très vivante. [Marginalia: Le Christ annonce le Jugement.]Il a aussi exécuté un tableau représentant le Christ en gloire assignant le monde en justice dans la vallée de Joséphat Le thème du Jugement Dernier est ici rapproché du thème de l’Ancien Testament, Joël, v.1–2 : le jugement des peuples dans la vallée de Joséphat.Michèle-Caroline Heck, 05/27/2010, entouré d’un grand nombre de saints et de fidèles qui sont ensuite élevés dans la magnificence céleste, mais les sept péchés capitaux sont violemment renversés par les anges armés et puissants, et précipités avec des hurlements lamentables et des grincements de dents dans la fournaise infernale avec la foule des démons.

Léonardo da Vinci et beaucoup d’autres Italiens laissèrent souvent les oeuvres commencées dans l’imperfection [Marginalia: Sandrart a chaque fois terminé son œuvre et l'a amenée à la perfection, et a toujours grandi en art.]ou l’inachèvement : mais notre sieur von Sandrart n’a jamais pris de repos, et ne s’est jamais arrêté avant d’avoir accompli ses pensées avec bonheur et patience. On dit aussi pour son éloge que chaque fois sa dernière œuvre doit être considérée comme la meilleure de toutes. Il en fut de même de nos anciens peintres allemands comme Dürer, Hans Holbein, Amberger et Elsheimer qui ont sans cesse grandi et sont devenus toujours plus accomplis : cela à l’inverse des Italiens et des Français dont le soin, comme le soleil en automne, décline et diminue de jour en jour.

[Marginalia: D’autres œuvres : dans le couvent des Ecossais à Vienne, sur un retable latéral, la Crucifixion et le Martyre de Pierre et de Paul]Dans l’église des Ecossais à Vienne, il y a de sa main, sur un autel latéral une Crucifixion avec Marie, Jean et Madeleine qui embrasse les pieds du Sauveur, ainsi que le vieux Longin, agenouillé, tenu par deux soldats : c’est un tableau sans défaut. Directement en face il y a encore une de ses oeuvres, saint Pierre et saint Paul, très âgés entraînés vers leur martyr par des soldats furieux, prennent tristement congé de leurs disciples. Cela est si beau à voir qu’on ne peut contempler cette œuvre sans être bouleversé.

von Francisco de Licht, Barlaeo und andern trefflichen Poeten/ mit herrlichem Lob gekrönet worden; wie des letzern sein Epigramma hier-nachfolgend vorweiset.

Dum subit illius tristissima noctis imago,
Christo supremum tempus in orbe Deo:
Mens fugit, & ratio, propriâ statione relictà.
denegat assensum sensibus ipsa suis;
Ni pellat tenebras mirâ Sandrartius arte,
& probet in tenebris umbra venusta diem.
Sic subit illius laetissima noctis imago,
quando umbras abigis corpore, Christe, tuas.

[Marginalia: Das Kind JEsus im Tempel unter den Lehrern.] Noch ein anders Stuck färtigte Er für dieselben/ nämlich/ wie das Kind Jesus/ im zwölften Jahr seines Alters/ unter den Gelehrten im Tempel gesessen: darinn Er viel seltsame Judische Kleidungen und Angesichter/ und die Phariseer in sonderbarer action, ausgebildet. Von diesem Stuck haben alle kunstverständige Liebhabere geurtheilet/ daß iedes Theil von einer besonderer Hand/ alles zusammen aber von der Natur selbst gemahlt scheine/ weil in allem ein merklicher Unterschied/ und keines dem andern gleich sey.

[Marginalia: Zu Walthausen in Ober-Oesterreich/ die Sendung des H. Geistes.] Nach diesem mahlte Er/ für das Closter Walthausen in Ober-Oesterreich/ auf einem großen Altar-Blat/ die Sendung des heiligen Geistes/ mit vielen herrlichen Figuren ganz lebhaft ausgebildet. [Marginalia: Christi Zukunft zum Gericht.]Wiederum verfärtigte Er ein Stuck/ wie Christus/ in der Glorie, die Welt zum Gericht in das Thal Josaphat citiret/ umgeben mit vielen Heiligen und Frommen/ die folgends von dar in die himlische Herrlichkeit erhoben: die sieben Hauptlaster aber/ mit mächtigen Anhang/ durch die Gewalt-tragende Engel übern Hauffen geworffen/ und in den geheizten höllischen Pful/ zu der Mänge der Teuflischen Gespenste/ unter erbärmlichen Heulen und Zähnklappen/ gestossen worden.

Es haben Leonardo da Vince und viel andere Italiäner/ ihre angefangene Werk oftmals imperfect [Marginalia: Herr von Sandrart hat jedesmals seine Werke zu ende und perfection gebracht/ und immer in der Kunst zu genommen] und unausgefärtigt gelassen: unser Herr von Sandrart aber hat niemals geruhet und ausgesetzet/ bis Er seine einmal-gefaste Gedanken glücklich und gedultig compliret. Es wird Ihme auch zu Lob nachgesaget/ daß allemal/ unter seinen Werken/ die letzte für die bästen gehalten worden. Dieses thäten auch unsere alt-Teutsche Künstlere/ als Albrecht Dürer/ Hanß Holbein/ Amberger und Elzheimer/ die immer in der Vollkommenheit gewachsen und gestiegen: dessen Widerspiel von den Italiänern und Franzosen geschehen/ deren Fleiß/ wie die Sonne im Herbst/ von Tag zu Tag decliniret und abgenommen.

[Marginalia: Fernere seine Werke: Im Schotten-Kloster zu Wien/ auf einem Seiten-Altar/ die Creutzigung Christi/ auch Petri und Pauli Marter/] In der Schotten-Kirche zu Wien/ stehet von seiner Hand/ auf einen Seiten-Altar/ die Creutzigung Christi/ mit Maria, Johanne und Magdalena, die des hangenden Schöpffers Füsse umarmet/ samt dem alten niderkniehenden Longinus, welchen zween Rottknechte halten: ist ein Gemähl ohne Tadel. Stracks gegen über/ stehet noch ein Stuck von Ihme/ nämlich S. Petrus und S. Paulus, wie sie/ in ihren hohen Alter/ von den wütigen Kriegsgurgeln zur Marter gezogen/ von ihren Jüngern wehmütig Urlaub nehmen: Ist so anmutig anzusehen/ daß man es unmöglich ohne Bewegnis anschauen kan.


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Ces deux retables latéraux firent grandir la renommée de notre sieur von Sandrart à tel point que quand on voulut aussi un beau tableau pour le maître autel de cette même église Notre-Dame des Ecossais, [Marginalia: et le maître-autel.]et bien que tantôt un et tantôt un autre artiste, également recommandé fermement et par faveur à la cour impériale eut présenté un modèle; pourtant, comme le révérend Sieur Johann Schmietberger, amateur avisé et remarquable du noble art de la peinture ainsi que de tous les autres arts et études, venait d’accéder à la prélature, la commande échut finalement au sieur von Sandrart, qui était alors absent et habitait Augsbourg, après la vente de son domaine de Stockau. Afin que sa Majesté impériale visitant cette belle église nouvellement construite puisse trouver tout en ordre et achevé, le tableau devait être achevé à la fête de la Saint Michel suivante, ce qui ne laissait que sept mois. Mais bien que cela ait semblé presque impossible à cause du délai si court, notre artiste l’a pourtant rendu possible et a, avec bonheur, réalisé cette grande œuvre incomparable en peu de temps, et l’a livrée. Alors, immédiatement Sa Majesté impériale accompagnée de toute la cour alla voir cette œuvre tant attendue et la contempla, et comme tous les autres amateurs d’art, en fit l’éloge et la loua. Le même jugement avait déjà été porté auparavant dans la ville impériale d’Augsbourg par le vénérable Magistrat et d’autres ecclésiastiques et prélats quand l’œuvre y fut exposée dans la grande salle de l’Hôtel de Ville et vue par plusieurs milliers de personnes.

Ce retable est appelé la Gloire céleste et est organisé de la manière suivante. Dans la partie supérieure, dans le petit ovale apparaît Dieu le Père, très glorieux et resplendissant de lumière. La première figure du grand tableau en haut est Notre Vierge, elle est élevée au ciel par des anges dans la joie céleste et elle est éclairée avec beaucoup de grâce par les rayons divins. Autour d’elle se tient le choeur des anges et des saints, des prophètes et des Pères de l’Ancien Testament : plus les figures se tiennent éloignés de l’éclat du ciel, plus la lumière se perd, et c’est pourquoi pour l’agrément de l’ensemble de l’œuvre, certaines ont été placées dans l’ombre sombre sous les nuages. Les plus belles figures debout de chaque côté sont disposées de manière à ce qu’un espace d’autant plus large soit réservé à la représentation d’une grande foule : ainsi au centre, comme cela est nécessaire, une ouverture sur le fond est ménagée. D’un côté se trouvent les douze apôtres, aux côtés de saint Benoît, Scholastique, Rosalie, Bennon, Grégoire et Roch, les saints patrons de l’église, ainsi que, tout en bas sur les nuages, un beau saint Sébastien nu et vigoureux. De l’autre côté en bas, se tiennent de nombreuses vierges très gracieuses, les saintes Catherine, Ursule, Elisabeth, Barbe, Sophie, Apollonie et beaucoup d’autres qui ont le visage tourné vers le ciel, et parmi elles Marie-Madeleine, les cheveux défaits, presque nue et couverte

Diese zwey Seiten-Altarblätter/ vermehrten Unsres Herrn von Sandrart Lob dermassen/ daß/ als man auch/ zu dem hohen Altar-Blatt selbiger Kirche Unser lieben Frauen bey den Schotten/ [Marginalia: und das hohe Altar-Blat.] ein kunstreiches Gemähl verlanget/ und bald dieser bald jener ein Modell hierüber gemacht/ auch bey den Käyserl. Hof mit starker Hand und favor hierzu commendirt worden; gleichwol endlich dasselbe/ als kurz vorher der Hochwürdige Herr Johann Schmietberger/ der edlen Mahlerey/ gleichwie aller anderer Künste und Studien/ hochverständiger und fürtrefflicher Liebhaber/ zu selbiger Praelatur befördert worden) dem damals abwesenden/ und nach Verkauffung seiner Hofmark Stockau/ zu Augsburg wohnenden Herrn von Sandrart/ und zwar dergestalt/ aufgetragen worden/ daß selbiges Blat gegen nächstfolgendem Fest S. Michaëlis, wohin man nur 7 Monate gezehlet/ färtig seyn solte: damit Ihr. Käys. Majest. in besuchung dieser schönen neuen Kirche/ alles vollzogen und in ordnung finden möchte. Ob nun wol solches/ wegen kürze der Zeit/ fast unmöglich geschienen/ so hat es doch unser Künstler möglich gemacht/ und dieses unvergleichliche große Werk/ in solcher Zeit glücklich aus gemacht/ und dahin geliefert. Wie dann sofort Ihr. Käys. Maj. samt dero ganzen Hof/ dieses verlangte Werk besucht und wol durchsehen/ auch neben allen andren Kunstverständigen gerühmet und gelobet. Dergleichen Urtheil hatte es auch schon vorher/ in besagter Käys. Reichs-Stadt Augsburg von E. hochlöblichen Magistrat, auch andren fürnehmen Geistlichen Herren und Praelaten/ erlanget/ als es/ auf anhalten der Liebhabere/ auf dem großen Stadts-Saal daselbst aufgerichtet/ und von vielen tausend Personen besichtiget worden.

Dieses Altar-Blat wird benamet/ die himmlische Gloria, und ist eingerichtet/ wie folget. Oben in dem kleinern Blat des Ovals, erscheinet die Gottheit/ ganz glorios und hellglänzend. Des grossen Blats erste Figur oben auf/ ist Unser liebe Frau in himlische Freude durch die Engel erhoben/ die von obgedachten Göttlichen Strahlen anmutig beschienen wird. Um sie her stehen die himlische Chöre der Engel und Heiligen/ die Propheten und Vätter des Alten Testaments: welche/ ie weiter sie von besagtem Himmelsglanz abstehen/ ie mehr sich das Liecht verlieret: daher dann/ zur Zierde des ganzen Werks/ etliche Bilder in finstern Schatten unter der Wolken gebracht worden. Es sind auch die bässer hinabstehende Bilder beyderseits dergestalt zertheilet/ daß/ zur repraesentation einer großen mänge Bilder/ desto mehr Raum geblieben: wormit sich auch in der mitten/ wie nötig/ eine durchsichtige Oeffnung gefunden. Auf der ersten Seiten sind die zwölf Apostel/ neben den Patronen der Kirche/ als S. Benedictus, Scholastica, Rosalia, Benno, Gregorius und Rochus, auch ganz unten auf den Wolken/ ein schöner nackender stark-ausgemachter S. Sebastian/ zu sehen. Auf der andern Seiten/ stehen unten sehr viel anmutige heilige Jungfrauen/ als S. Catharina, Ursula, Elisabetha , Barbara, Sophia, Apollonia, und mehr andere mit gegen den Himmel erhobenen Gesichtern: unter denen auch Maria Magdalena, im fliegenden Haar/ etwas bloß/ und theils


Translation by Michèle-Caroline Heck

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