TA 1675, I, Buch 3 (Malerei), S. 67
und daß er in seiner Vernunft nicht erfinden oder vorbilden könne/ wie er ein Ding recht machen soll/ er sehe dann die Fehler vor Augen. Solche/ die mit Forcht und verzagt den Pensel führen/ kommen mir vor/ als die Blinden/ welche die Bahn mit dem Stab bestechen/ damit ihnen nichts im Weg lige/ darwider sie gehen und sich stossen oder verletzen möchten. Darum soll der Mahler sich dahin gewöhnen/ jedesmal alle Dinge im Sinn und Verstand Dans l’édition latine, les termes ingenio et imaginatione sont utilisés. eigentlich zu überschlagen/ bevor er Hand anlege/ und seine Arbeit auf eine gute Speculation und Wissenschaft gründen Im Gegensatz zu Vasaris Konzept des Künstlers, dessen Schöpfertum sich v.a. auf disegno, idea und giudizio gründet, scheint Sandrart hier eine praktische Umdeutung des platonischen Schöpferkonzeptes vorzunehmen; vgl. Klemm, Notizen, zu TA 1675, I, Buch 3 (Malerei), S. 67..
[Marginalspalte: Mahlerey auf Stein:]Es ist den Kunst-Meistern das Herz allezeit mehr und mehr gewachsen/ daß sie sich unterfangen/ nicht allein auf Mauren/ Tafeln und Leinwat/ sondern auch auf Stein/ zu mahlen: worzu sehr tauglich ist der jenige/ so bey Genoua anzutreffen/ und [Marginalspalte: als Lastri,] auf welsch Lastri benamet wird Vasari dans son texte fait référence à des ardoises que l’on trouve sur la côte près de Gènes, Introduction, La peinture, chap.7 et Introduction, L’Architecture).. Noch tauglicher aber ist/ bey uns Teutschen/ der am Rheinstrom und [Marginalspalte: und Schieferstein.] anderer Orten befindliche Schieferstein: weil solcher die Farben sehr gern annimmet und behaltet:
son inexpérience, et qu’il ne sait pas inventer ou préfigurer dans sa raison, comment faire une chose avec justesse, et qu’il ait alors ses fautes devant les yeux. Ceux qui manient le pinceau avec appréhension et sans courage, m’apparaissent comme les aveugles qui explorent le chemin avec un bâton, afin que ne se trouve sur leur passage rien, contre lequel ils pourraient aller, se cogner ou se blesser. C’est pour cette raison que le peintre doit s’habituer chaque fois, à véritablement évaluer toutes les choses dans son esprit et dans son intellect Dans l’édition latine, les termes ingenio et imaginatione sont utilisés. avant de mettre la main à la pâte ; et il doit fonder son travail sur une bonne spéculation En français dans le texte. et une bonne science.
[Marginalspalte: La peinture sur pierre ]Les maîtres de l’art ont toujours mis de plus en plus de cœur, à avoir l’audace de peindre non seulement sur des murs, des panneaux ou des toiles, mais aussi sur des pierres : celle que l’on trouve près de Gènes est [Marginalspalte: telle que lastri ,] très propre à cet usage et est nommée ainsi lastri Vasari dans son texte fait référence à des ardoises que l’on trouve sur la côte près de Gènes, Introduction, La peinture, chap.7 et Introduction, L’Architecture).. Chez nous, Allemands, l’ardoise que l’on trouve près du Rhin et [Marginalspalte: et ardoise.] à d’autres endroits, est encore plus appropriée: parce qu’elle accepte très volontiers les couleurs et les conserve :
wie dann auf diesem unzahlbar-viel Gemälde gemacht worden/ und noch täglich gemacht werden. [Marginalspalte: Vielfärbige Steine taugen nicht hierzu.]Man hat es zwar auch auf dem Porfido, Schlangenstein/ und Mischio, und andern Teutschen Steinen/ probirt: sie sind aber/ weil sie vielfärbig und gemängt/ nicht also tauglich befunden worden. Doch ist/ das weiße Marmor/ auch stark im Gebrauch. Je rauher und truckner aber die Steine sind/ (doch daß sie nicht sandig seyen) je lieber und leichter nehmen sie die Farben an. Solche Steine können sehr schön poliret werden/ daß sie zum [Marginalspalte: Auf Stein läßt es sich/ ohne Grund/ mahlen.] Mahlen völlig taugen. Es ist auch unnötig/ die Steine vorher mit Leimwasser/ oder anderm/ zu bestreichen: weil sie schon trucken sind/ und die erste Hand des Künstlers ganz liebreich und demütig En latin suavissime et humaniter. annehmen. Will man aber einen Grund machen/ so mus er von Oelfarben seyn: weil der Leimgrund die Farben abspringen machet. Es werden aber hierzu die Farben anderst nicht zugerichtet/ als wie sonst mit Oelfarb/ auf Tafel und Leinwat/ verstandner maßen/ gebräuchlich ist.
comme cela a été fait et est encore fait tous les jours sur ces très innombrables tableaux. [Marginalspalte: Des pierres polychromes ne conviennent pas pour cela.] On a certes aussi essayé sur le porphyre, sur l’ophite et le mischio, et sur d’autres pierres allemandes. Mais parce qu’elles sont polychromes et veinées, elles n’ont pas été considérées comme aussi utilisables. Pourtant le marbre blanc est très fortement utilisé. Plus les pierres sont rugueuses et sèches (qu’elles ne soient pourtant pas sableuses), plus volontiers et plus facilement elles acceptent les couleurs. Ces pierres peuvent être très joliment polies, de sorte qu’elles [Marginalspalte: Sur la pierre, on peut peindre sans fond.] deviennent bonnes à peindre. Il est aussi inutile d’enduire d’abord la pierre avec de l’eau de colle ou avec quoique ce soit d’autre : parce qu’elle est déjà sèche, et qu’elle accepte tout à fait volontiers et humblement En latin suavissime et humaniter. la première main du peintre. Mais si l’on veut faire un fond, celui-ci doit être à l’huile : parce que le fond à la colle fait sauter les couleurs. Mais pour cela, les couleurs ne seront pas préparées différemment que ce qu’il est d’usage de faire, logiquement, pour peindre à l’huile sur un panneau ou sur une toile.
Von Des Menschlichen Leibes Maß
und Proportion. La place du chapitre consacré aux proportions du corps humain varie selon les éditions. Dans la première (1675), il est situé après ceux sur le dessin et l’invention, la couleur et les techniques de la peinture ; dans la seconde édition de 1679 et dans l’édition latine de 1683 (Chapitre 2,Corporis humani symmetria et proportione [édition latine de 1683]), Sandrart lui donne une place plus importante puisqu’il le fait figurer, comme Van Mander, après le dessin et avant celui sur la couleur. Ce n’est plus Vasari, qui ne traite pas de ce sujet, qui sert de modèle, mais le chapitre 3 : Analogie, proportion ou la mesure des membres d’une figure humaine, du théoricien hollandais (Den Grondt, Chapitre 3, Analogie proportie oft maet der Lidtmaten eens Menschen beeldts). Il s’inspire également de l’édition de 1651 du Trattato ou Traitté de Léonard de Vinci (chap. 166 et 95), et en reprend littéralement les chap. 174, 177, 43 (Trattato ou Traitté, éd. 1651); références non littérales aux chap. 166 et 95. Voir aussi Heck 2006, S. 196–208 et Heck 2009(c), plus particulièrement, pp. 386–389.
Der Menschliche Leib/ vergleichet sich einem Tempel-Bau. Die Wissenschaft von dessen Maß und Proportion, ist eines von der Mahlerey nötigsten Studien. Unterschiedliche Abmessungen: des Angesichts/ der Hand/ des Armes und Kopfes/ der Stirn und Nase/ des Fußes/ der Brust. Der Nabel ist Mittelpunct/ in des Leibes Zirkel-Runde. Länge des menschlichen Leibes. Der antichen Cubitus oder Elnbogen. Viel messen/ stehet mehr dem Bildhauer zu/ als dem Mahler. Wie der Leib/ nach acht Häupter Länge/ zu messen ? Breite des Männ- und Weiblichen Leibes. Proportion der Kinder. Kürzere und längere Bilder: die längere/ sind weniger verwerflich. Hiervon mus man in Büchern und Bildern studiren. Im Abmessen/ ist Maß zu halten/ und in gebogenen Gliedern nachzugeben Le texte de l’édition latine est plus explicite : in membris inflexis mensuras esse modurandas.; Figur hiervon. Der Mahler mus auch die Anatomie, wegen der Musculen und Gebeine/ verstehen: davon hierbey ein antich-Bild/ der geschundene Marsyas.
Le corps humain est comparable à un temple. La science de sa mesure et de sa proportion est une des études les plus utiles de la peinture. Différentes mesures : du visage, de la main, du bras et de la tête, du front et du nez, du pied, de la poitrine. Le nombril est le point central de la circonférence du corps. Longueur du corps humain. L’antique cubitus ou coudée. Il appartient plus au sculpteur qu’au peintre de beaucoup mesurer. Comment mesurer le corps selon huit longueurs principales. Largeur du corps de l’homme, de celui de la femme. Proportion des enfants. Figures plus courtes et plus longues : les plus longues sont moins blâmables. Il faut étudier cela dans les livres et dans les tableaux. En mesurant, il faut garder la mesure et moduler les membres pliés Le texte de l’édition latine est plus explicite : in membris inflexis mensuras esse modurandas. ; exemple pour cela dans une figure. Le peintre doit aussi comprendre l’anatomie, à cause des muscles et des os : à ce sujet une image antique, Marsyas écorché.
[Marginalspalte: Des Menschen Leib/ vergleichet sich einem Tempel-Bau.]DIe Proportion eines wolgestalten Menschen/ wird verglichen einem schönen wol-gebauten Tempel: in welchem/ alle Theile des Baues/ in guter rechter Ordnung und Maß/ wolständig auf einander sich schliessen. Also hat der große himmlische Werkmeister/ in Erschaffung des Menschen/ die allergröste Vollkommenheit bewisen/ und dessen Leib mit verwunderlich-schöner Gestaltung an Gliedern/ Maß und Form/ unvergleichlich-zierlich [Marginalspalte: Die Wissenschaft von dessen Maß und Proportion, ist eines von der Mahlerey nötigste Studien.] und vollkommen ausgebildet. Diese/ des Menschen Gestalt und Proportion recht zu verstehen/ ist eines der vornehmsten und nötigsten Studien von unserer Academie: welches ich/ jedoch nur in den vollkommensten Stucken/ und an
[Marginalspalte: Le corps humain est comparable à un temple.]La proportion d’un homme bien fait sera comparée à un beau temple bien bâti : dans lequel toutes les parties du bâtiment se joignent les unes aux autres avec aisance, dans une bonne et juste ordonnance et mesure. Le grand maître d’œuvre céleste a ainsi témoigné, dans la création de l’homme, de la plus grande perfection, et a façonné le corps de celui-ci de manière incomparablement délicate et parfaite, [Marginalspalte: La science de sa mesure et de sa proportion est une des études les plus utiles de la peinture.] avec un agencement étonnamment beau des membres, de la proportion et de la forme. Bien comprendre cette forme et proportion de l’homme, est un des enseignements des plus remarquables et des plus nécessaires de notre Académie : j’ai entrepris de le présenter ici, cependant seulement dans les œuvres parfaites,
welchen das meiste gelegen/ (dann die unformliche anhero nicht gehörig/) dißorts vorzustellen mir vorgenommen.
[Marginalspalte: Unterschiedliche Abmessungen: des Angesichts/]Erstlich messet man/ von dem Orte des Haupts oder der Stirn/ allwo das Haar zu wachsen anfähet/ bis unter das Kien hinab/ so wir das Angesicht nennen: dieses ist ein zehender Theil von des ganzen Menschen Länge. Diese Proportionen nach Vitruv, vgl. Klemm, Notizen, zu TA 1675, I, Buch 3 (Malerei), S. 67. So ist auch die Hand/ von [Marginalspalte: der Hand/] dem Ort an zu rechnen/ wo sie an dem Arm sich bieget/ bis zum Ende des längsten Fingers/ die Länge [Marginalspalte: des Armes/] des Angesichts. Der Vörder-Arm/Cubitus genannt/ vom Elnbogen bis zu Ende des Mittelfingers gerechnet/ gibt ein viertes Theil vom Menschen. [Marginalspalte: und Kopfes/] Wann man von des Haupts Wirbel an/ bis unter das Kien/ rechnet/ so wird sich befinden ein acht-theil des Menschlichen Leibes: also auch/ wann
et celles qui me semblent les plus convenables (car les mal faites ne sont pas bonnes pour cela).
[Marginalspalte: Différentes mesures : du visage/]D’abord on mesure depuis l’endroit de la tête ou du front, où les cheveux commencent à pousser, jusque sous le menton, ce que nous appelons le visage : celui-ci est un dixième de la longueur totale du corps. De même, il faut aussi mesurer la main [Marginalspalte: de la main/] depuis l’endroit où elle s’articule avec le bras, jusqu’au bout du doigt le plus long : elle a aussi la longueur [Marginalspalte: du bras /] du visage. L’avant-bras, appelé cubitus, mesuré depuis le coude jusqu’au bout du majeur correspond à un quart de la longueur de l’homme. [Marginalspalte: de la tête/] Si l’on calcule depuis le sommet de la tête jusqu’en dessous du menton, il s’y trouvera la huitième partie du corps humain :
Originaltext
Übersetzung von Michèle-Caroline Heck