TA 1675, II, Buch 3 (niederl. u. dt. Künstler), S. 292
car ils ont le plus souvent fait tous les animaux, les oiseaux, les poissons, les paysages, les arbres, les ruisseaux, la terre, l’air, l’eau et les forêts. Ainsi, il faisait tout le temps lui-même l’invention En français dans le texte, Invention. des œuvres en cours sur un modèle En latin dans le texte, model. haut de deux ou trois empans Un empan (eine Spanne) représente la distance entre le pouce et le petit doigt de la main très écartés, c’est-à-dire environ 20–25 cm. Ici, les modello évoqués par Sandrart étaient donc d’une hauteur comprise entre 60 et 75 cm., et laissait ensuite ses disciples Anton von Dyck, Jacob Jordaens, van den Hoecke ou d’autres peindre la grande toile, sur laquelle il intervenait ou dont il finissait lui-même la partie la plus importante ; il a tiré de cela un grand avantage ; mais il a rendu un incomparable service à la jeunesse, parce qu’ensuite elle a été éduquée de manière remarquable dans toutes les parties de l’art, et la ville d’Anvers, grâce à son zèle, est devenue une école d’art extraordinaire dans laquelle les étudiants sont parvenus à une perfection En français dans le texte, Perfection. manifeste.
Après cela il se maria une autre fois avec une jeune femme Simente qui, en ce temps-là, était renommée pour sa vertu, sa richesse et sa beauté ; par là, il entra dans une grande famille En latin dans le texte, Familia. et a donné des conseils à un nombre considérable de parents et d’amis. Il se fit aussi construire une belle maison très confortable [Marginalspalte: Son ingéniosité à devenir riche.] et dedans, côté jardin, un cabinet de curiosités en forme de rotonde En italien dans le texte, Ritonda. avec une lumière tombant d’en haut ; ainsi, tous les tableaux rares et les statues Sandrart utilise la base latine, Statuen. tant de sa main que celles d’autres artistes les plus distingués qui s’y trouvaient disposés en bon ordre, à côté de nombreuses curiosités Sandrart utilise la base latine, Curiositäten. amassées, apparaissaient de manière particulièrement avantageuse. Il avait soin d’y guider les amateurs d’art qui venaient lui rendre visite ; c’est la raison pour laquelle le duc de Buckingham a réclamé cela pour emplir rapidement son palais d’œuvres d’art, et a fait conclure l’achat pour 60.000 florins néerlandais par le très talentueux Michael le Blon d’Amsterdam, véritable mécène En latin dans le texte, Maecenas. de toute vertu ; cela éclaire le fait que Rubens, à côté de son propre art, fut aussi excellent pour faire du profit par d’autre science et moyen et savait donc bien prendre le chemin qui mène à la richesse. Il en ressort que, lorsqu’une fois le très célèbre alchimiste Sandrart utilise la base latine, Alchimist. Maître Brendel de Londres, très honoré par tout le monde, est venu le voir et notifia Sandrart utilise la base latine, contestirt. à quel point il était parvenu près de la vraie teinte En italien dans le texte, Tinctura., de sorte qu’il pourrait dans peu de temps avoir trouvé une manière sûre de faire de l’or, et proposant que si Rubens voulait aménager une maison et pendant ce temps-là payer les frais nécessaires, il accepterait en remerciement de rester avec lui en affaires ; Rubens lui répondit : Mr Brendlin, vous arrivez vingt ans trop tard, car dans le même temps j’ai déjà trouvé par le pinceau et les couleurs la véritable pierre philosophale Sandrart utilise l’expression latine, Lapidem Philosophicum..
[Marginalspalte: Abraham Janssens envie sa chance.]Une autre fois, lorsque Abraham Janssens – le peintre d’histoire talentueux qui habitait Anvers, dont il sera question plus loin en son lieu, a été à cause de sa paresse et d’autres usages très nuisible à son bonheur – a vu que Rubens, grâce à son habileté, s’élançait parfaitement vers la réussite, il a pensé gêner cette grande réputation et le provoqua en duel : que la meilleure œuvre parmi celles des deux artistes soit choisie par les amateurs de la vérité ; nourrissant lui-même un certain espoir, car [Rubens] le plus souvent à partir d’une simple
weil sie meistens alle Thiere/ Vögel/ Fische/ Landschaften/ Bäume/ Bäch/ Gründ/ Luft/ Wasser und Wälder/ gemacht. Also machte er allezeit selbst die Invention von vorhabenden Werken auf ein model 2. oder 3. Spannen hoch/ und ließe nach selbigem seiner Discipel einen/ Antonium von Dik/ Jacob Jordan von Huck/ oder andere auf das große Tuch mahlen/ welches er darauf übergienge/ oder das fürnemste selbst fertigte/ womit er sich selbst großen Vortheil/ der Jugend aber einen unvergleichlichen Nutzen geschaft/ dann sie dardurch in allen Theilen der Kunst treflich abgerichtet/ und die Stadt Antorf durch seinen Fleiß eine ungemeine Kunst-Schule wurde/ worinnen die Lernende zu merklicher Perfection gestiegen.
Nach diesem schritte er das andere mal zur Ehe/ mit Jungfrauen Simente, die zu ihrer Zeit in Tugend/ Reichtum und Schönheit das gröste Lob gehabt/ wordurch er in eine große Familia und namhafte Zahl der Anverwandten und Freunde gerahten. Auch baute er sich ein sehr bequemes schönes Haus/ und darein neben dem Garten eine Kunst-Cammer/ [Marginalspalte: Seine Erfindung reich zu werden.] in der Form einer Ritonda, mit einem von oben herab fallendem Liecht/ so überaus vortheilhaft/ alle darinnen befindliche und in gute Ordnung gestellte rare Gemälde und statuen/ so wol von seiner eignen Hand/ als anderer fürnehmsten Künstlere/ neben mehren versamleten Curiositäten überschiene: Dahin pfloge er die ihn besuchende Liebhabere zu führen/ deßwegen der Herzog von Buckingam/ um seinen Palast geschwind mit Kunststucken zu erfüllen/ solches verlangt/ und den Kauf durch den Kunst-reichen Michael le Blon von Amsterdam/ als den wahren Maecenas aller Tugend/ per 60000. Niderländische Gulden schließen lassen/ woraus erhellet/ daß Ruben neben seiner eignen Kunst/ auch aus anderer Wißenschaft und Handlung seinen Nutzen fürtreflich zu machen/ und also sich selbst den Weg zum Reichthum wol zu bahnen wuste. Demnach/ als einsmals der weitberühmte Alchimist Meister Brendel von Londen/ den jedermann hochgeehrt/ zu ihm kommen und contestirt/ wie nahe er zu der rechten Tinctura gelangt/ daß in kurzer Zeit das gewiße Goldmachen gefunden werden könte/ mit Erbieten/ wann Rubens ihm wolte ein Haus einrichten/ und die nohtwendige Unkosten indessen herschiessen/ wolle er mit ihme in Gesellschaft verbleiben/ antwortete ihm Rubens: M. Brendlin/ ihr komt allein um 20. Jahr zu spat/ dann um selbige Zeit schon hab ich durch den Pensel und die Farben den rechten wahrhaften Lapidem Philosophicum gefunden.
Auf eine andere Zeit/ als der zu Antorf wohnende Kunst-reiche Historien-Mahler/ Abraham [Marginalspalte: Abraham Janson neidet sein Glük an.] Janson/ wie hiernächst an seinem Ort gemeldet werden soll/ wegen seiner Trägheit und anderer übler Gebräuche seinem Glück sehr schädlich gewesen/ gesehen/ daß Rubens wegen seiner Geschicklichkeit sich treflich empor schwinge/ gedachte er solchen großen Ruf zu hindern/ und forderte ihn zum Wettstreit aus/ also daß/ welches unter ihren beeden Stucken das bäste seye/ durch die Erkenner der Warheit solte geurtheilet werden/ sich selbsten gewiße Hoffnung machend/ weil meistens aus blossen
pensée, peignait tellement tout de manière correcte En français dans le texte, correct., avec une bonne réflexion et longuement d’après la vie, de sorte que, grâce à la si grande ressemblance avec la nature et à la puissante force des couleurs, il aurait facilement surpassé cet autre travail. Mais Rubens désapprouva sa demande et dit qu’il ne voulait pas maintenant commencer à peindre pour se battre, que ça a été de tout temps son usage, et que cela devait encore continuer Sandrart utilise la base française, continuiren., en revanche il voulait que, Janssens, aussi garde sa manière.
[Marginalspalte: Arrive en tant qu’envoyé royal en Angleterre]Parmi d’autres grands honneurs, comme ceux que témoignait le roi d’Espagne envers cet artiste, il y avait le fait qu’il fut envoyé pour une mission précise auprès du roi Charles Stuart en Angleterre. Mais parce que le roi remarqua fortuitement ce que cela concernait et que son intention Sandrart utilise la base latine, Intent. visait quelque chose d’autre, il retourna donc bientôt la situation sous prétexte Sandrart utilise la base latine, Praetext. qu’il avait coutume de n’accepter comme ambassadeurs que des princes ou des ducs ; et comme la personne de Rubens, en dehors de ces attributions, lui était très chère et agréable, celui-ci fut reçu pour cela avec bienveillance en tant que personne privée Sandrart utilise la base latine, Privat., et cette occasion lui fut très profitable car l’achat des œuvres distinguées de la Banqueting House fut rapidement conclu ; celles-ci furent bientôt envoyées d’Anvers pour le grand plaisir En italien dans le texte, Contento. du roi.
Alors que Rubens était en Espagne, il fit des portraits Sandrart utilise le base latine, contrafätete. et parmi eux ceux du roi Philippe, de la reine, du duc d’Olivares, qui furent copiés par Paulus Pontius et transposés en gravure par Lucas Vostermann ; là, il copia Sandrart utilise la base latine, copierte. aussi beaucoup de grandes œuvres de l’Escurial, d’après les tableaux peints par Titien, les emporta aux Pays-Bas ; [Marginalspalte: et se trouve dans l’embarras à cause d’une connaissance approfondie des affaires d’État.] et parce que partout cela se savait qu’en Espagne Rubens, sur ordre de l’infante Isabelle, en tant que régente des Pays-Bas, devait présenter au roi la mauvaise situation à l’époque des Pays-Bas espagnols, en effet un lieu après les autres passait en mains hollandaises, Sa Majesté voulait prétendre par ce moyen amener les choses à meilleur terme, et comme ensuite lui furent confiés la réponse avec beaucoup d’autres secrets, un des plus distingués princes du pays, qui était déjà suspecté de divulguer de fausses choses contre le roi, alla le voir à Anvers à son retour et espéra apprendre en secret de Rubens ce qui servait à ses aspirations. Parce qu’il fut disposé jusque dans la mort à garder tout cela pour lui, ce prince courrouça tellement qu’il lança sur lui des mots de menace, quel danger, avec l’intention de ce seigneur de grande autorité dans les affaires d’état, et avec le temps tout cela avait l’air de s’aggraver, c’est la cause qui entraîna Rubens à complètement arrêter toutes affaires d’état et à s’attarder avec ses muses dans le calme, d’où l’on pouvait décliner son intelligente raison, à la suite de cette conduite il prit la poudre d’escampette au bon moment, et peu après de nombreuses personnes comme lui furent retirées, ruinées et renversées Sur cette affaire et le discrédit jeté publiquement sur Rubens par le duc d’Arschhot, voir aussi la réédition de la correspondance du peintre (Rubens 2005, t.1, p. 300–301)..
Au même moment la ville d’Anvers rencontra de grands dégâts à cause de l’absence des flottes espagnoles et indiennes attendues qui furent prises par les ennemis,
Gedanken/ er aber alles correct, mit guter Bedachtsamkeit und langer Zeit nach dem Leben mahlte/ daß er wegen so großer ähnlichkeit der Natur und starken Kraft der Farben/ des andern Arbeit leichtlich niderlegen werde/ aber Rubens länet sein Begehren färtig ab/ und sprach/ daß er nicht erst wolte anfangen um Streit zu mahlen/ sondern er habe es allezeit im Brauch gehabt/ wolle es auch forthin noch continuiren/ hingegen möchte er Janson auch seine Weise behalten.
Unter andern großen Ehren so der [Marginalspalte: Komt als ein Königlicher Gesandter in Engelland/] König in Spanien diesem Künstler erwiesen/ ware/ daß er ihn in gewißen Staats-Geschäften zu König Carlo Stuart in Engeland verschickt/ weil aber der König ungefähr merkte/ worauf es angesehen/ und sein Intent ganz auf ein anders zielte/ wandte er die Sach alsobald um/ unter dem Praetext, daß sie in Gebrauch hätten zu Gesandten keine andere/ als Fürsten und Herzogen anzunehmen/ obschon die Person Rubens außer diesen Handlungen ihme sehr lieb und angenehm seye/ empfienge derentwegen selbigen als ein Privat-Person sehr gnädig/ und machte ihme diese Gelegenheit sehr zu Nutzen/ weil der Kauf um die fürnehme Werke in das Banket-Haus kurz vorher geschloßen/ die bald hernach von Antorf/ zu großem Contento des Königs/ übersandt worden.
Als Rubens in Spanien war/ contrafätete er unter andern König Philippum, die Königin/ Duc d’ Olivares, die
Dieser Verweis besitzt mehrere Ziele:
Don Gaspar de Guzman, Herzog von Olivares (nach Rubens)
Porträt von Isabella von Bourbon, Königin von Spanien (Nachzeichnung nach Rubens)
Porträt Philipps IV. König von Spanien (Nachzeichnung nach Rubens)
nachmalen durch den Paulus Pontius, Lucas Vasterman in Kupfer gebracht worden/ auch copirte er allda viele große Werke/ des Escurial nach Titians gemahlten Stucken/ brachte sie mit in Niderland/ und weil allda [Marginalspalte: und wegen anvertrauter Staats-Geschäfte in Ungelegenheit.] ruchbar worden/ daß Rubens in Spanien/ auf Befehl der Infantin Isabella, als Regentin des Niderlands/ den damals befindlichen schlechten Zustand der Spanischen Niderlanden/ dem König vorstellen solte/ wie nämlich ein Ort nach dem andern in Holländische Hände käme/ damit Seine Majestät auf Mittel trachten möchte/ die Sachen auf bäßern Fuß zu bringen/ wie dann ihme auch die Antwort samt vielen andern Heimlichkeiten anvertraut worden/ besuchte ihn zu Antorf bey seiner Zuruckkunft einer der fürnehmsten Lands-Fürsten/ der sonst schon verdächtig ungerechter Sachen wider den König war/ und trachtete in geheim von dem Rubens zu erfahren/ was zu seinem Verlangen dienete/ weil er aber biß in Tod alles bey sich zu behalten willens ware/ ergrimmte dieser Fürst so sehr/ daß er auch mit Drohworten um sich warf/ welche Gefahr/ samt Erwegung dieses Herrn großer Autorität in Staats-Sachen/ und daß alles je länger je üblers Aussehen hatte/ dem Rubens Ursach gabe/ sich von allen Staats-Sachen gänzlich zu entschlagen/ und sich in der Stille bey seinen Musen auf zuhalten/ woraus man seinen klugen Verstand abnehmen können/ durch deßen Führung er sich noch bey guter Zeit aus dem Staub gemacht; dann bald darauf viel dergleichen eingezogen/ ruinirt und gestürzt worden.
Sandrart spricht hier auf Rubens’ Verwicklungen in die Geheimdiplomatie der Kreise um den Oranierprinzen Frederik Hendrik an, in die er auf Betreiben Erzherzogin Isabellas 1633 geraten war. Der Herzog von Aerschot (»einer der fürnehmsten Lands-Fürsten«) stellte Rubens als Geheimdiplomaten öffentlich bloß, wodurch dieser diskreditiert und aus diplomatischen Diensten zurückgezogen wurde. Sandrart wendet diese Affäre in das Bild eines klugen Künstlers, der sich zum rechten Zeitpunkt auf seine Kunst besinnt; vgl. Klemm, Kommentar Viten 1995, S. 865, Anm. 526,6.
Sur cette affaire et le discrédit jeté publiquement sur Rubens par le duc d’Arschhot, voir aussi la réédition de la correspondance du peintre (Rubens 2005, t.1, p. 300–301).
Zu selbiger Zeit traffe die Stadt Antorf grosser Schaden/ wegen ausbleibender Spanisch-und Indianischer Flotten/ die von den Feinden hinweg
Übersetzung von Anaïs Carvalho
Originaltext