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Dans l’introduction de la Vie de Vouet, Sandrart critique le maniérisme français, ce style décoratif développé entre autres à l’école de Fontainebleau et inspiré des maîtres de la Renaissance. Il établit ainsi la nécessité du voyage en Italie pour introduire en France le bon goût de la peinture, et attribue à Vouet, à son retour d’Italie, le rôle de guide, d’initiateur pour les peintres de sa nation (ceci est vrai dans l’édition de 1675 de la Teutsche Academie, les éditions suivantes donnent ce rôle à Poussin). Puis, Sandrart tend à catégoriser la peinture de Vouet dans la tendance caravagesque en évoquant des demi-figures peintes avec grand naturel. Cependant, une retenue est perceptible dans son propos. Admirateur de l’art du Caravage, Sandrart n’hésite pas à énoncer cette référence en d’autres endroits, comme dans la Vie de Valentin juste après (TA 1675, II, Buch 3 (niederl. u. dt. Künstler), S. 367) ou dans celle de Rubens (TA 1675, II, Buch 3 (niederl. u. dt. Künstler), S. 293). Sandrart se montre très prudent dans son jugement. Il n’a pas rencontré Vouet et n’affiche pas un intérêt particulier pour ses peintures romaines : pendant son séjour romain, Sandrart a pu voir au moins une œuvre de Vouet, mais il ne la mentionne pas, une Annonciation peinte probablement vers 1623 et figurant dans la collection de Giustiniani (Salerno 1960 (b), p.99 ; Cat. Nantes/Besançon 2008, p. 70–71). Sandrart ne connaît ses œuvres françaises que par la gravure. Sandrart paraît distinguer la modicité de l’influence de Caravage qui ne fut qu’une étape dans l’œuvre de Vouet, vision en accord avec ce que révèle la récente exposition sur les années italiennes de ce peintre (Cat. Nantes/Besançon 2008).

Annotation by Anaïs Carvalho11/30/2011

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