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Dans la Vie d’Elsheimer, Sandrart adopte une position très engagée pour son art. Il possédait l’une de ses œuvres, connaissait ses graveurs. Surtout, sa propre production picturale fut elle-même très influencée par les œuvres de ce maître, notamment par les nuits qu’il place au rang de tableaux d’école, de modèles (sur l’importance de la lumière diurne chez Sandrart, voir Heck 2006, p. 263–269). Aussi, Sandrart s’applique à montrer comment Elsheimer sut éviter les pièges du maniérisme par un dessin excellent et un coloris naturel et véritable. Pour détailler cela, et ce n’est pas chose courante dans les Vies de la Teutsche Academie, notre auteur s’adonne à de longues descriptions ekphrastiques des œuvres qui le placent en position d’expert de l’art d’Elsheimer. De plus, Sandrart loue grandement les paysages du maître et surtout son travail. La méthode d’observation de la nature, fondée sur le développement de la mémoire, était considérée par Sandrart comme la plus difficile et la plus louable, par rapport au dessin d’après nature fait sur le vif (pour les idées de Sandrart sur le paysage, voir Heck 2006, p. 297–317). Sandrart clôt cette Vie avec quatre vers élogieux qui insistent sur le fait qu’Elsheimer faisait partie des plus grands maîtres de la peinture. On peut aller plus loin en disant qu’à travers cet éloge, Sandrart montre au lecteur, qu’il soit amateur ou artiste, que les villes allemandes doivent être fières de leurs maîtres et faire leur promotion pour que le pays retrouve le goût des arts.

Annotation by Anaïs Carvalho11/30/2011

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